Alors que le tourisme est mal en point, le ministère de l'Intérieur tunisien a annoncé vendredi un dispositif exceptionnel de sécurité pour la saison touristique estivale, pour prévenir toute menace de radicaux islamistes. "Cette année, il y aura une attention particulière portée sur les zones touristiques pour parer à des menaces d'agressions contre les Tunisiens ou les touristes étrangers", a déclaré le porte-parole du ministère, Néji Ziiri.
Un dispositif qui a commencé vendredi et qui devrait se poursuivre jusqu'à la mi-septembre.
Priorité aux sites touristiques
Des postes de police éphémères seront aménagés sur toute la côte, en particulier dans les grandes villes, des numéros d'urgence seront activés, les festivals, les parcs, les plages seront particulièrement surveillés", a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
"Les entrées et sorties des villes touristiques seront étroitement surveillées. Nous demanderons même aux bus touristiques de ne pas aller dans des zones où la sécurité n'est pas assurée. Des itinéraires seront déterminés en coordination avec le ministère du tourisme", a-t-il ajouté.
Des raisons de s'inquiéter
Ce renforcement sécuritaire est décidé en raison des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux parlant d'attaques d'islamistes radicaux contre ceux qui ne partagent pas leurs valeurs, a indiqué Néji Ziiri , tout en assurant que ces rumeurs étaient "infondées".
Société civile, partis politiques et associations se sont inquiétés ces derniers temps d'une montée de la pression islamiste en Tunisie, après l'attaque perpétrée dimanche contre un cinéma de Tunis où était projeté un film sur la laïcité. Par ailleurs, des militants salafistes ont agressé des avocats devant le palais de justice de la capitale mardi.
Le ministre de l'Intérieur a également fait référence à "des mouvements d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui ont été observés à la frontière tuniso-algérienne ce dernier mois". Le mois dernier, un colonel et un soldat tunisiens avaient été tués dans des échanges de tirs avec des hommes "fortement soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda". Un Libyen et un Algérien avaient aussi été tués dans cet échange de coups de feu, à Rouhia, à environ 70 km de la frontière algérienne.