C’est la consternation en Suisse après le suicide d’un jeune homme survenu vendredi dernier. L’étudiant, inscrit dans une filière professionnelle en tant qu’employé de commerce, est passé à l’acte après avoir consulté sur internet les résultats validant sa formation.
N’ayant pas trouvé son nom dans la liste des reçus de l’Ecole professionnelle et commerciale de Lausanne (EPCL), il en a déduit qu’il avait échoué. Pourtant, il était bien stipulé sur la page d’accueil du site que seuls les résultats définitifs - affichés quelques jours après dans l’établissement- faisaient foi.
"Un copier-coller qui n’a pas été fait"
Triste ironie du sort, le jeune homme, bon élève, avait pourtant réussi son examen, comme l’atteste la liste officielle des lauréats. C’est "une erreur humaine" qui serait à l’origine du drame.
"Une enquête interne a eu lieu. Le nom du jeune homme n’est pas apparu sur le site internet à cause d’une opération informatique oubliée, un copier-coller qui n’a pas été fait. L’affaire est en cours et je ne donne pas d’information à propos de mon collaborateur, qui vit très mal la situation", a déclaré à la presse suisse Séverin Bez, le directeur général de l’enseignement postobligatoire du canton de Vaud.
Se disant "profondément affecté" par cette histoire, le haut fonctionnaire a confié que des éléments accréditaient la thèse d’un lien entre ces mauvais résultats et le suicide de l’étudiant. "Vendredi dès 17 h, l’élève a envoyé des messages à des enseignants qui l’ont rassuré, en lui conseillant d’attendre la publication officielle de lundi. Des camarades l’ont aussi rassuré. Il semblait préoccupé. Mais je ne peux pas établir un lien absolu de causalité", explique-t-il avec prudence.
La publication des noms mise en cause
L’événement a ouvert le débat sur la publication des résultats sur internet et dans la presse. Pour Christian Raetz, préposé à la protection des données et à l'information du canton de Vaud, "les autorités peuvent diffuser des données personnelles s'il existe un intérêt public. Citer les noms de ceux qui ont réussi un examen, ça peut se discuter".
Quant à Séverin Bez, il indique avoir "demandé un réexamen de l’ensemble du processus d’information afin de voir si on peut diminuer le risque d’un éventuel acte de désespoir."