Il était l'un des hommes les plus craints du régime de Mouammar Kadhafi. Abdallah al-Senoussi, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport de Nouakchott, en Mauritanie.
Recherché par la Cour pénale internationale (CPI), Abdallah al-Senoussi, le colonel al-Senoussi a été arrêté par les services de sécurité mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca, au Maroc, par un vol régulier. Une source policière mauritanienne a précisé qu'il voyageait avec "un passeport malien falsifié". Abdallah al-Senoussi a été conduit dans les locaux de la sûreté de l'Etat à Nouakchott.
Il était le chef des renseignements militaires de la Libye
Beau-frère de l'ancien "Guide de la révolution", al-Senoussi, colonel âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle entourant Kadhafi. Il a longtemps été chef des renseignements militaires de Libye, l'"un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime", selon la CPI.
Des sources de sécurité nigérienne et malienne avaient affirmé en octobre 2011 qu'Abdallah al-Senoussi, invisible depuis la chute de Tripoli, en aout 2011, était passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes.
Un mois plus tard, en novembre, le nouveau régime libyen avait annoncé son arrestation dans la région de Sabha, dans le sud de la Libye. Mais depuis cette cette annonce, aucune image de Senoussi n'avait été diffusée.
Un mandat d'arrêt international avait été émis contre lui
La CPI avait émis un mandat d'arrêt à son encontre le 27 juin 2011, l'accusant d'avoir, "par l'intermédiaire de l'appareil d'État libyen et des forces de sécurité libyennes", commis "des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité" dès le début de la révolte mi-février anti-Kadhafi, en particulier à Tripoli, Benghazi et Misrata.
Nicolas Sarkozy a salué samedi l'arrestation d'Abdallah al-Senoussi. Il indiqué qu'une demande d'extradition en France allait être formulée "dans les prochaines heures". "Abdallah Senoussi fait en effet l'objet d'un mandat d'arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui a coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français", souligne le communiqué de l'Elysée.
Selon une source policière mauritanienne, les autorités mauritaniennes doivent toutefois enquêter sur l'ex-chef libyen des services de renseignements avant d'examiner une demande d'extradition. La Mauritanie "associera Interpol à l'enquête entamée" concernant Senoussi et "c'est au terme de cette enquête que le gouvernement examinera les éventuelles demandes d'extradition venant de Tripoli ou d'ailleurs", a indiqué cette source.