La chambre haute du Parlement indien a pour la première fois jeudi accusé un juge d'une haute cour de corruption, alors qu'une vague de manifestations anticorruption met le gouvernement à rude épreuve. Le juge Soumitra Sen, 53 ans, a été reconnu coupable par la chambre haute du Parlement d'avoir "détourné" de forte sommes de fonds publics en profitant de sa position de juge à la haute cour de Calcutta (est). Parmi les parlementaires, 189 ont voté pour l'accusation et seuls 17 se sont opposés aux trois chefs d'accusation reprochés à M. Sen.
Le vice-président indien, Hamid Ansari, qui préside la chambre haute, a indiqué que le juge - qui nie les faits et a dénoncé mercredi une "parodie de justice" - avait été reconnu coupable d'avoir "détourné de fortes sommes d'argent, caché la vérité au sujet de cet argent et de s'être mal comporté". "La mauvaise conduite de M. Sen a été prouvée au cours des deux jours de discussion que nous avons eus", avait de son côté soutenu le député communiste à l'origine de l'accusation, Sitaram Yechury, avant le vote.
Cette nouvelle affaire intervient après que des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées mercredi soir à New Delhi et dans d'autres villes pour crier leur ras-le-bol de la culture de la corruption dans leur vie quotidienne. Ces manifestations ont été inspirées par le militant Anna Hazare, qui observe une grève de la faim contre un projet de loi censé durcir la législation contre la corruption, mais qu'il juge trop laxiste.