La grève générale en Grèce n'a finalement pas eu raison du Parlement. Malgré les 50.000 manifestants rassemblés dans la capitale pour le deuxième jour de manifestation, le parlement grec a bel et bien adopté une nouvelle série de mesures d'austérité, jeudi soir. Le Premier ministre grec Georges Papandréou, a salué ce vote dans une lettre lue par le président du Parlement, et annoncé la radiation du parti de la seule députée socialiste, et ex-ministre du Travail, Louka Katseli, ayant marqué sa différence, en votant tous les articles sauf celui gelant les conventions collectives sectorielles.
Plus tôt dans la journée, le second round de mobilisation avait été marqué par de nouvelles violences. Un homme hospitalisé après des incidents lors d'une manifestation est mort jeudi, selon les médias grecs. Il avait été blessé à la tête en marge de la contestation.
Le centre d'Athènes bloqué
Au deuxième jour de la grève générale de 48 heures décrétée par les syndicats du public et du privé, plusieurs milliers de sympathisants du Front de travailleurs pro-communiste (Pame) ont défilé dans le centre d'Athènes dès 8 heures du matin.
Le centre d'Athènes était de nouveau fermé à la circulation, le parlement encerclé comme la veille de dizaines de fourgons des forces anti-émeutes avec la présence de milliers de policiers. Pour la télévision privée grecque Skaï, le parlement est "en état de siège".
Les affrontements place Syntagma, dans le centre d'Athènes :
En début d'après-midi, des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser des groupes de jeunes qui les bombardaient de pierres et de cocktails Molotov devant le Parlement. Les incidents ont commencé après une rixe entre un groupe de jeunes encagoulés et le service d'ordre du front syndical communiste Pame, qui se trouvait près de la barrière de fer dressée par les policiers devant l'entrée du Parlement. Les jeunes ont jeté des pierres et des cocktails molotov avant que les policiers répondent avec des tirs de gaz lacrymogènes.
Un vote exceptionnel et indispensable
Au centre des contestations, le projet de loi examiné jeudi au Parlement, pour diminuer le déficit abyssal du pays et lui éviter la faillite. Mercredi, un vote de principe avait eu lieu : seule la majorité socialiste a voté "oui". Sur un ton dramatique, le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a appelé les députés de l'opposition à voter en faveur du texte contesté, afin que le Premier ministre, Georges Papandréou, "aille à Bruxelles avec une majorité renforcée pour négocier avec ses partenaires européens la meilleure solution" sur le sujet de la dette qui pèse sur le pays. Jeudi, le texte a finalement été adopté, avec les seules voix de la majorité socialiste.