Le premier procès de victimes belges de l'amiante s'est ouvert lundi à Bruxelles, où le groupe belgo-suisse Eternit est accusé par une famille décimée par le cancer d'avoir négligé la nocivité de cette substance utilisée pendant des décennies dans la construction. Une cinquantaine de personnes tenant des banderoles frappées des slogans "L'Amiante tue" ou "Rendez justice" se sont rassemblées dans la matinée sur les marches du palais de Justice pour soutenir les victimes, selon la radio publique RTBF.
L'amiante n'a été interdite en Europe qu'en 1998, mais selon les plaignants, qui réclament des dommages et intérêts, Eternit devait connaître ses dangers dès les années 1960. La société, visée par des procès notamment en Italie, où le procureur a requis 20 ans de prison contre deux anciens dirigeants, n'avait jusqu'ici pas été traduite en justice en Belgique car elle indemnisait les victimes en échange de leur renoncement à la poursuivre, selon Pierre Jonckheere, l'un des fils de la famille.