La cour d’appel de Paris va examiner une nouvelle fois mercredi la demande d'extradition formulée par les Etats-Unis contre Majid Kakavand, un Iranien détenu en France. Mais selon les informations obtenues par Europe 1, non seulement le parquet n’a pas demandé son extradition, mais il a même plaidé pour sa libération pure et simple.
L'Iran fait pression
Or Majid Kakavand est l’un des deux Iraniens détenus en France dont le sort semble lié depuis plusieurs mois à celui de Clotilde Reiss, la jeune Française arrêtée le 1er juillet 2009. Elle attend toujours, assignée à résidence à l’ambassade de France de Téhéran, la décision de la justice iranienne qui devait intervenir en janvier dernier. Le ministre iranien des Affaires étrangères a lui-même fait savoir qu’il espérait "un verdict d'innocence" pour Majid Kakavand.
Cet Iranien est accusé par la justice américaine d'avoir fourni à l'Iran des produits "à double usage", civil et militaire. Mais il semblerait que deux expertises réalisées par des militaires français remettent en doute les accusations des services spéciaux américains.
Les services américains contredits ?
"Dans les premiers jours, ils nous ont laissé croire qu’il s’agissait de produits à des fins nucléaires, de produits sensibles, de produits dangereux", a expliqué Me Diane François, l’avocate de Majid Kakavand. Mais, depuis, "la direction générale de l’armement a formellement conclu que ces produits n’enfreignaient aucune législation en France et en Europe si on les exportait directement vers l’Iran", a-t-elle précisé au micro d’Europe 1.
Pour son avocate, Majid Kakavand "ne faisait que des actes de commerce usuels, et non pas du trafic d’armes ou de biens à des fins nucléaires". La cour d’appel de Paris devrait rendre sa décision finale en mai prochain.