Les forces françaises vont-elles rentrer plus tôt que prévu d'Afghanistan ? L'échéance est pour le moment fixée à 2014, mais un retrait anticipé est désormais envisagé après la mort de quatre soldats, tués vendredi par un soldat afghan. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, doit rendre un rapport la semaine prochaine.
Nicolas Sarkozy misait jusqu'à présent sur un retrait progressif des troupes. Au nom des engagements internationaux de la France, il s'en tenait au calendrier de la coalition internationale, qui fixe à fin 2014 le retrait définitif des forces combattantes de l'Otan en Afghanistan. Mais "si les conditions de sécurité ne sont pas clairement établies, alors se posera la question d'un retour anticipé de l'armée française", a déclaré vendredi le chef de l'Etat, au cours des voeux au corps diplomatique.
"Evaluer l'attitude que nos responsables doivent prendre"
Le ministre de la Défense s'est rendu immédiatement en Afghanistan pour évaluer la situation des forces françaises. "Tout l'enjeu de cette visite est d'évaluer l'attitude que nos responsables doivent prendre", a-t-il dit à son arrivée à Kaboul. "La mission est exactement la même, faire émerger une force stable", "pour transmettre le relais" aux Afghans. A son retour, Gérard Longuet devra remettre un rapport au chef de l'Etat.
Les Etats-Unis se sont toutefois montrés sceptiques quant à un retrait anticipé des troupes françaises. "Nous n'avons aucune raison de penser que la France ne va pas continuer à prendre part au processus délicat de transition" en Afghanistan, a déclaré à Washington la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
"Cette opération n'a que trop duré"
Le candidat socialiste à l'Elysée, François Hollande, a réaffirmé vendredi sa volonté d'un retrait "le plus rapidement possible, au plus tard à la fin de l'année 2012, en concertation avec nos alliés". "Cette opération n'a que trop duré", a-t-il ajouté. "Il est temps, plus que temps d'organiser le retrait qui sera regardé non pas comme un abandon de la mission qui avait été confiée en 2001 mais comme un terme à une intervention qui aujourd'hui a atteint son but et qui n'a pas lieu d'être prolongée".
"Il ne fallait pas y aller et il faut maintenant en partir le plus rapidement possible pour arrêter de multiplier les morts", a dit de son côté Marine Le Pen, candidate du FN à l'Elysée.