La menace de faillite s'éloigne dans l'immédiat pour la Grèce. A Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro ont validé mardi au petit matin le nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros au pays. Un nouveau sauvetage qui permet à la Grèce d'éviter le défaut de paiement, grâce notamment à un plus grand effort du secteur privé. Après plus de douze heures de tractations, les ministres des Finances de la zone euro se sont enfin mis d'accord autour de 4h du matin, mardi.
130 milliards et une baisse des intérêts
Comme convenu, le pays va rapidement recevoir un chèque de 130 milliards d'euros de ses collègues de la zone euro. Mais ce n'est pas le seul geste du secteur public. Pour assouplir la dette grecque, les institutions publiques européennes ont consenti à quelques efforts.
Le principal d'entre eux : une réduction des taux d'intérêts sur leur prêt total de 110 milliards d'euros lors du premier plan de sauvetage de mai 2010. Les banques centrales nationales de la zone euro seront également plus impliquées dans l'effort. Quant au FMI, il semble disposé à participer à l'aide publique, mais pour un montant toutefois encore non chiffré.
L'effort des banques privées
Le secteur privé a aussi fait un geste pour la Grèce. Les créanciers privés vont accepter une perte de 53,5% de leurs prêts à la Grèce, au lieu des 50% prévus initialement. Cette décote doit permettre de réduire la dette du pays d'environ 100 milliards d'euros, un record dans l'histoire économique mondiale. L'opération a été délicate car l'effort des banques doit rester volontaire, sous peine de déboucher sur un défaut de paiement pur et simple de la Grèce.
Avec ces 230 milliards d'euros, la Grèce va pouvoir un peu mieux respirer. Sous perfusion depuis des mois, le pays attendait ce plan d'aide avec impatience. Il fait en effet face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et qui menaçait la Grèce d'un défaut de paiement. Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l'endettement grec à hauteur de 120,5% d'ici 2020, l'objectif fixé par le Fonds monétaire international (FMI) et certains pays de la zone euro, comme l'Allemagne et le Luxembourg, afin de considérer la dette grecque comme soutenable sur le long terme.
Une constante austérité
Les nouveaux crédits accordés par Bruxelles ne sont pas gratuits pour la Grèce. Le gouvernement a adopté un nouveau plan d'austérité au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques. Un plan d'économies douloureux de 3,3 milliards d'euros pour cette année a été adopté, prévoyant une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites notamment. De nouveaux efforts qui s'inscrivent dans un contexte délicat : la Grèce en est à sa cinquième année consécutive de récession.