Un très violent séisme de magnitude 8,9 a touché vendredi (05h46 GMT) la côte nord-est du Japon. Ce tremblement de terre a déclenché un tsunami de 10 mètres de hauteur qui a menacé les côtes de nombreux Etats du Pacifique. Europe1.fr fait le point avec Jean-Paul Montagner (Institut physique du Globe à Paris), Michel Granet ( Institut physique du Globe de Strasbourg), Bertrand Delouis ( Université de Nice Sophia-Antipolis) et Antoine Schlupp ( Bureau central de sismologique français).
Quelles sont les origines du séisme ? L’épicentre du séisme se situe à 130 km à l'est de Sendai, au large de l'île de Honshu, à une profondeur de 24 km. "Le tremblement de terre qui a frappé le Japon vendredi a duré cinq minutes. C'est absolument énorme. La faille a probablement cassé sur plusieurs centaines de kilomètres", estime Jean-Paul Montagner, sismologue à l'Institut physique du Globe à Paris. "Le séisme s'est produit en mer à moins de 100 km des côtes, dans des conditions optimales pour le déclenchement d'un tsunami", souligne Michel Granet.
Ce phénomène apparaît récurrent au Japon. " Ces frictions régulières de la plaque tectonique mobilisent une masse d’eau importante au large des côtes", explique Bertrand Delouis, sismologue à l’université de Nice Sophia-Antipolis.
Quelle peut être l'ampleur du tsunami ? Peu après le séisme, le port de la ville de Sendai a été touché par une vague de dix mètres de haut. "C’est un séisme absolument gigantesque, de même magnitude que celui qui avait frappé Sumatra le 26 décembre 2004. Cette vague s’amplifie en ralentissant quand il déferle sur les côtes. A partir de l’épicentre, le tsunami se propage et va atteindre toutes les côtés du Pacifique dans les heures qui viennent", précise Jean-Paul Montagner. Pour Michel Granet, l’envergure de la catastrophe est en revanche "légèrement en dessous du séisme de Sumatra".
L’ampleur du tsunami demeure néanmoins incertaine. Car la hauteur de la vague dépend essentiellement de la configuration des côtes voisines. Le laps de temps qui régit la formation de la vague est aussi un facteur décisif. "Elle va mettre environ 6 heures à traverser l'Océan avant de frapper les côtes nord-américaines puis plus tard encore les côtes sud-américaines. Les habitants de ces zones peuvent se préparer", juge de son côté le sismologue Antoine Schlupp. Selon Michel Granet, la vague "va se propager à travers tout le Pacifique à la vitesse de 700 kilomètres par heure".
Peut-il y avoir d'autres répliques ? Une réplique de magnitude 6,7 a notamment eu lieu vendredi en mer au large de la région de Tokyo selon l’agence de météorologie japonaise. La côte nord-est du japon est régulièrement frappée par des séismes et des tsunamis.
Un tremblement de terre de magnitude 7,2 s’y est encore produit mercredi. L’archipel nippone constitue une des régions les plus exposées aux secousses sismiques. De très nombreuses répliques sont à attendre" dans les heures qui viennent", prévient Michel Granet. "Un tel séisme va perturber la zone de manière durable pendant plusieurs semaines", précise le sismologue.
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