Le syndicat sud-africain Numsa, qui a entamé une grève mardi dans le secteur de l'acier et des constructions mécaniques, a menacé mercredi de plonger le pays dans le noir s'il n'obtient pas satisfaction dans son conflit salarial avec la compagnie d'électricité publique Eskom.
La menace d'une grève sauvage. Eskom a obtenu mardi une décision de justice interdisant à ses employés d'arrêter le travail car l'entreprise est considérée comme stratégique, mais Numsa menace de lancer une grève sauvage si la compagnie ne leur accorde pas au moins 10% d'augmentation, selon son négociateur Stephan Nhlapo.
Numsa exige, en fait, 12% d'augmentations salariales, et a prévenu qu'il ne descendrait pas sous les 10%. Les employeurs offrent de 7 à 8% la première année et un rattrapage de l'inflation les deux suivantes.
"Ca sera une coupure totale". Ce syndicat, le plus puissant d'Afrique du Sud, ne se laissera pas intimider si Eskom menace de licencier ses employés qui auraient cessé illégalement le travail. "Il n'y aura pas des délestages, ça sera une coupure totale", a lancé M. Nhlapo lors d'une manifestation devant le siège de l'entreprise à Johannesburg, selon l'agence Sapa.
220.000 ouvriers concernés. Eskom offre moins que l'inflation - actuellement légèrement supérieure à 6% -, a-t-il relevé.Concernant la grève dans l'acier et les constructions mécaniques qui concerne quelque 220.000 ouvriers, les négociations devraient reprendre jeudi, selon le syndicat. "Il n'y a pas de négociations en cours actuellement, et la grève continue. (...) Les discussions avec les employeurs vont reprendre jeudi soir", a indiqué son porte-parole Castro Ngobese.
Une amélioration des indemnités de logement. Le syndicat veut aussi un accord pour un an seulement - au lieu de trois habituellement - et une amélioration des indemnités de logement. Le mouvement devrait selon le syndicat toucher quelque 10.500 entreprises et gripper rapidement une bonne partie de l'industrie manufacturière, faute de pièces détachées. La grève du Numsa ne devrait pas arranger l'état de l'économie sud-africaine, déjà fragile. Elle succède à un autre mouvement, très dur, qui n'a pris fin que la semaine dernière dans les mines de platine après cinq mois et a été largement rendu responsable d'un recul du PIB de 0,6% au premier trimestre.