Les talibans ont revendiqué samedi matin l'attaque perpétrée contre les soldats français dans leur base de la région de la Kapisa en Afghanistan, qui a fait quatre morts, vendredi.
"L'émirat islamique d'Afghanistan a recruté des personnes occupant d'importantes fonctions. Certains ont déjà accompli leurs missions», a déclaré à Reuters Zabihullah Mijahid, porte-parole du mouvement islamiste, joint par l’agence Reuters.
Un responsable local de la milice a ajouté que la vidéo diffusée récemment montrant des "marines" américains engagés en Afghanistan urinant sur des cadavres avait accru la popularité des talibans et a promis d'autres attentats.
Un taliban "infiltré" selon Longuet
Cette déclaration intervient alors que Gérard Longuet est en visite dans le pays. Le ministre français de la Défense a indiqué samedi que le soldat afghan à l'origine de la mort des quatre français était "un taliban manifestement infiltré depuis longtemps" dans les rangs de l'armée afghane.
Le ministre de la Défense doit rendre compte au chef de l'Etat des mesures que les autorités afghanes s'engagent à prendre pour assurer la sécurité du contingent français chargé de former les forces afghanes.
Des "mesures simples" peuvent être prises
Interrogé sur le rapport qu'il ferait lundi au président Nicolas Sarkozy, le ministre a expliqué qu'il allait présenter "une synthèse de ce que l'on peut faire et de ce que l'on doit faire dans l'immédiat". Il a cité à titre d'exemple la nécessité, "dans des bases partagées, d'établir des règles de séparation absolue". "D'autres mesures très simples" peuvent être prises, a poursuivi Gérard Longuet, comme "pas une unité sans armes".
C'est la deuxième fois que des militaires français sont pris pour cible de cette manière en moins d'un mois. Vendredi, un homme vêtu d'un uniforme militaire afghan a ouvert le feu sur un groupe de formateurs français. L'homme a profité d'un moment où les instructeurs faisaient un jogging au sein d'une base, sans armes ni protections, pour leur tirer dessus.