C’est un cas singulier auquel fait face la justice britannique. Une jeune femme, enceinte et souffrant d’une maladie héréditaire, pourrait être forcée à avorter. C’est ce que rapporte le quotidien britannique The Telegraphqui relate la démarche qui va être lancée, cette semaine, par des médecins inquiets pour la jeune femme.
L’équipe médicale qui suit la patiente souffrant de drépanocytose, une maladie des cellules - lui ayant déjà causé plusieurs accidents vasculaires - estime que la grossesse est dangereuse pour elle et pour l’enfant.
Une IVG contre sa volonté
Mais la future mère refuse d’interrompre sa grossesse. Les médecins vont donc porter l’affaire devant un juge des tutelles de la "Court of protection" - l’équivalent de notre tribunal d’Instance - et lui demander d’ordonner l’avortement, contre la volonté de l’intéressée. L’équipe médicale estime que la patiente n’a pas toutes les capacités mentales requises pour prendre cette décision.
Le "Court of Protection" détient le pouvoir de prendre ce genre de décisions. L’an dernier, elle avait, par exemple, interdit à une jeune autiste toutes relations sexuelles, la jugeant dépourvue de discernement. Le juge avait alors expliqué qu’il était de son devoir de protéger toute personne qui pourrait prendre une décision dangereuse pour elle-même en restreignant ses droits.