L'administration pénitentiaire russe a interdit lundi tout droit de visite à Nadejda Tolokonnikova, la Pussy Riot emprisonnée et hospitalisée dimanche au 7e jour de sa grève de la faim, a annoncé lundi son mari. "Le colonel Oleg Klichkov a dit officiellement qu'il refusait un droit de visite à Nadia"(diminutif de Nadejda), a déclaré Piotr Verzilov, l'époux de la jeune femme. "Ils expliquent cela en disant que son état de santé est tellement mauvais qu'elle ne peut pas parler avec ceux qui assurent sa défense mais seulement avec le personnel", a-t-il ajouté, indiquant que les appels téléphoniques étaient aussi interdits. De fait, "nous n'avons pas de nouvelles d'elle depuis 90 heures, nous n'avons aucun contact", s'est inquiété M. Verzilov. Mme Tolokonnikova, qui avait décrété une grève de la faim lundi dernier, a été hospitalisée dimanche dans un établissement affilié à l'administration pénitentiaire.
Son avocate Irina Khrounova s'est dite samedi "paniquée" dans une interview publiée par le journal d'opposition Novaïa Gazeta. "La dernière fois que nous avons entendu Nadia (diminutif de Nadejda, ndlr), c'était jeudi soir. Elle nous a dit qu'elle avait des problèmes de santé", a précisé l'avocate. Ancienne étudiante en philosophie et mère d'une fillette de cinq ans, Nadejda Tolokonnikova a annoncé lundi commencer une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail situé en Mordovie, à 600 km à l'est de Moscou. Dans une lettre transmise à la presse, elle a fait un récit des conditions au camp de travail, pouvant rappeler des témoignages sur le Goulag soviétique. La jeune femme purge une peine de deux ans pour avoir chanté une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou.