L'unité est indispensable à la construction européenne. C'est dans ce cadre que le président François Hollande a souhaité dimanche à Reims, au côté de la chancelière Angela Merkel, rendre "encore plus étroite" l'amitié franco-allemande, cinquante ans après les temps forts de la réconciliation célébrés par le général de Gaulle et Konrad Adenauer.
"Nous ne tournons pas une page, nous ouvrons une porte", a insisté François Hollande citant les mots de son prédécesseur Charles de Gaulle en 1963 lors de la signature du traité de l'Elysée avec le chancelier Adenauer, marquant la réconciliation de deux pays qui s'étaient combattus dans trois guerres.
L'amitié franco-allemande, "le socle"
"Qui aurait pu songer à cette époque que leurs successeurs, chanceliers et présidents de la République, seraient capables ensemble d'aller aussi loin, d'aller aussi vite ?", a poursuivi le président français, en énumérant les grandes étapes de la construction européenne jusqu'à la création de l'euro. A chaque étape, "l'amitié franco-allemande en fut le socle", a-t-il martelé.
Et d'enchaîner : "madame la chancelière je vous propose à notre tour, après d'autres, après ces images fortes (notamment celle de Mitterrand et Kohl main dans la main à Verdun dans les années 80, ndlr), je vous propose d'ouvrir, de franchir même, ensemble, une nouvelle porte sur des années qui rendront encore plus étroite l'amitié entre nos deux nations!"
"Amitié, c'est un mot fort dont je mesure l'exigence", a ajouté François Hollande, "une amitié se préserve, mais surtout se cultive, s'entretient, s'enrichit pour mieux se redécouvrir. C'est notre devoir mais aussi notre responsabilité. Nous n'héritons pas d'une amitié, nous la renouvelons à chaque génération".
"Un véritable succès populaire"
Cette journée à Reims, pour les 50 ans de la "messe pour la paix" du 8 juillet 1962, initie une série de manifestations organisées pour les 50 ans de la signature du traité de l'Elysée, le 22 janvier 1963, entre De Gaulle et Adenauer. Un texte qui fixait les objectifs d'une coopération bilatérale et marquait la réconciliation entre la France et l'Allemagne dix-sept ans après la fin de la Seconde guerre mondiale.
François Hollande a précisé qu'il serait à Berlin le 22 janvier 2013 pour le 50e anniversaire du traité, et qu'il voulait faire de cette année 2013 de commémorations franco-allemandes "un véritable succès populaire", associant collectivités locales, entreprises, acteurs culturels et citoyens.
"Je souhaite que nous puissions écrire une page supplémentaire de ce traité pour que vive longtemps, pour que vive bien au-delà de nous l'amitié entre la France et l'Allemagne, la belle amitié franco-allemande!", a lancé le chef de l'Etat en concluant son discours.