Le Premier ministre haïtien a appelé à la naissance d’un "nouvel Haïti", bien différent de l'ancien.
Rendez-vous en mars, au siège des Nations unies, à New York. C’est là que se tiendra une conférence internationale sur l'aide à apporter à Haïti après le séisme du 12 janvier dernier. Une première réunion s’est tenue lundi à Montréal. Celle-ci a été l'occasion pour Haïti de demander un soutien "massif" de la part la communauté internationale dans le travail "colossal" qui l'attend pour relever le pays dévasté.
D’emblée, les dirigeants haïtiens ont voulu faire passer un message fort : "L'Etat haïtien est au travail dans des conditions précaires mais il est en mesure d'assurer le leadership que la population attend de lui", a déclaré Jean-Max Bellerive, le Premier ministre. Une manière pour lui d’indiquer qu’il n’entendait pas céder une part de sa souveraineté à qui que ce soit. Il a surtout appelé à la naissance d’un "nouvel Haïti", bien différent de l'ancien.
"Un nouvel Haïti"
"Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui sur les principes clés qui vont guider notre effort, dont notamment le rôle dirigeant du gouvernement d'Haïti et une coopération étroite au sein de la communauté internationale", a commenté Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, dont le pays est accusé par certains Etats de la région de prendre trop de place en Haïti. Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, a insisté pour dire que l'intervention internationale n'avait pas pour objectif d'"occuper" Haïti.
Reste à chiffrer le coût de cette renaissance d’Haïti. Interrogé sur des demandes de financement de trois milliards de dollars qu'il aurait adressé à la conférence de Montréal, le Premier ministre haïtien a démenti avoir fait une telle proposition."Le gouvernement n'a pas de chiffres officiels et n'a pas demandé un seul sou pour l'instant, car nous n'avons pas terminé notre travail d'évaluation des besoins", a-t-il expliqué.
"Dix années de travail"
L’effort de reconstruction s’inscrit d’ores et déjà dans la durée. "Au moins dix années de travail nous attendent en Haïti", a dit le Premier ministre canadien, Stephen Harper. L'annulation de la dette internationale d'Haïti n'a pas été abordée à l'issue de la réunion de lundi.