Une bousculade spectaculaire a fait 23 blessés, dont un grièvement, samedi à l'arrivée de la course de taureaux de la San Fermin à Pampelune, dans le nord de l'Espagne. L'incident s'est produit au moment où des centaines de coureurs, poursuivis par les taureaux, s'engouffraient dans un goulet à l'entrée des arènes, le point d'arrivée de la course et l'un des endroits les plus dangereux de ce parcours à travers les ruelles de la ville.
Un bouchon humain s'est formé à cet endroit tandis que les taureaux se précipitaient par-dessus l'amas de coureurs, piétinant certains d'entre eux tandis que les autres, paniqués, étaient poussés les uns contre les autres sans parvenir à se dégager. 23 personnes ont été blessées et hospitalisées, dont un coureur espagnol de 19 ans originaire de Vitoria, au Pays Basque, souffrant d'un traumatisme et qui se trouvait dans un état "très grave", selon un bilan du gouvernement régional de Navarre.
"Il y a un blessé particulièrement grave qui souffre d'un traumatisme thoracique avec un syndrome d'asphyxie", a déclaré aux médias le docteur Javier Sesma, du service des urgences de l'hôpital Navarra. Deux des blessés, un Américain de 35 ans et un Espagnol de 18 ans, ont reçu des coups de corne. Vingt-et-un autres coureurs, dont un Français de 20 ans originaire de Bayonne, souffrent de traumatismes, blessés à des degrés divers. "Nous allons analyser en profondeur" les raisons de cette bousculade, a déclaré à la presse le conseiller à l'Intérieur du gouvernement de Navarre, Javier Morras, en soulignant que la fermeture inopinée de l'une des portes des arènes au moment où déferlait le flot des coureurs avait contribué à la panique.
Il s'agit du premier incident grave depuis le début, cette année, des lâchers de taureaux de la San Fermin, qui attirent chaque matin, depuis le 7 juillet, des milliers de coureurs, Espagnols et étrangers, dans les rues de Pampelune, et s'achèvent dimanche. Chaque matin, au coup d'envoi donné à 8 heures pile par un tir de fusée, six taureaux de combat guidés par six bœufs sont lâchés de leur enclos et dévalent les ruelles du centre historique de Pampelune, sur un dangereux parcours de 848,6 mètres jusqu'aux arènes de la ville, où ils seront mis à mort lors de la corrida du soir. Des milliers de coureurs, vêtus de la traditionnelle tenue blanche, foulard rouge autour du cou, accompagnent les taureaux dans leur cavalcade, les plus téméraires tentant de courir à leurs côtés et même de les toucher. Les "encierros" de la San Fermin, les plus célèbres et les plus spectaculaires d'Espagne, sont parfois meurtriers. En tout, 15 coureurs ont été tués depuis 1911.