Elle a été adoptée jeudi par le gouvernement de transition. Elle concerne aussi les islamistes.
Le gouvernement de transition en Tunisie veut solder les comptes du passé. L’équipe dirigée par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi a adopté jeudi en conseil des ministres un projet de loi d'amnistie générale, qu'il va présenter au Parlement. Elle concernera tous les prisonniers politiques, et reviendra également à reconnaître tous les partis politiques. Les islamistes compris.
"Le mouvement Ennahda sera concerné par l'amnistie générale", a confirmé le ministre de l'Enseignement supérieur Ahmed Ibrahim. Fondé en 1981 par des intellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens, Ennahda ("renaissance") a été d'abord toléré, y compris par le régime du président Ben Ali, arrivé au pouvoir en 1987, et qui a fui le 14 janvier dernier après un mois de manifestations.
Les islamistes pourchassés à partir de 1989
Après les élections de 1989 auxquelles les islamistes s'étaient présentés sous une liste "indépendante" et avaient enregistré un score de 17%, ses militants avaient ensuite été pourchassés et emprisonnés, et le parti interdit.
Dès la chute de Ben Ali, Ennahda avait fait connaître son intention de demander sa légalisation. Son vœu devrait donc être exaucé. "Nous sommes tous d'accord entre nous. Nous ne reviendrons pas en arrière. (...) Nous reconnaîtrons tous les mouvements politiques", a en effet confirmé le ministre de la Jeunesse Mohamed Aloulou.