Les forces de l'ordre ont chargé dimanche à la matraque pour disperser une manifestation d'une centaine de personnes à la périphérie sud de Rabat, qui réclamaient davantage de démocratie au Maroc. Au moins dix blessés ont été hospitalisés, selon l'AFP.
Un centre de détention secret ?
Les protestataires, membres du "Mouvement du 20 février", entendaient organiser un pique-nique contre ce qu'ils appellent un centre de détention secret où seraient retenus des islamistes. Ce centre est situé à Temara, au siège de la Direction de la surveillance du territoire (DST), les renseignements marocains.
Plusieurs ONG, comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, ont dénoncé des violations des droits de l'homme dans ce centre de détention. Dans un rapport publié le 25 octobre 2010, HRW affirmait que les personnes soupçonnées de terrorisme "sont détenues dans un centre secret près de Rabat, et sont maintenues au-delà des 12 jours de garde à vue autorisés par la loi contre le terrorisme" de 2003.
La police a traqué les manifestants
La police antiémeute a poursuivi les manifestants avant même que le rassemblement ne débute, frappant certains d'entre eux à l'aide de longues matraques en caoutchouc.
On ne signale pas d'arrestations lors de cette manifestation, qui avait été interdite par le pouvoir qui nie l'existence de tout centre de détention secret. Une autre manifestation, prévue dans la soirée à Casablanca, la capitale économique, est également interdite par les autorités.
Plusieurs milliers de personnes, principalement du Mouvement du 20 février, ont également manifesté dimanche à Marrakech pour protester contre le récent attentat meurtrier dans le coeur touristique de la ville et réclamer des réformes démocratiques