L'INFO. Une marche contre le chômage a dégénéré à Johannesbourg, en Afrique du Sud. La police s'est interposée mercredi après des incidents entre des sympathisants de l'ANC au pouvoir et de l'opposition qui organisait la manifestation. La police a tiré des grenades assourdissantes, chassé des jeunes qui caillassaient les marcheurs de l'opposition. Les forces de l'ordre ont formé une chaîne humaine pour protéger les manifestants. Plusieurs jeunes portant des T-shirts ANC ont été vus en train de se faire embarquer dans des véhicules de police.
Cocktails molotov et briques. "Nous sommes ici pour nous faire entendre et on est accueillis avec de la violence, ce n'est pas normal, surtout dans un pays démocratique", protestait une militante d'Alliance Démocratique, Melissa Cohen. "Nous avons le droit de nous exprimer, c'est barbare", a-t-elle ajouté alors que l'instruction était donnée aux militants d'opposition de revenir aux autocars les ayant amené le matin. Les opposants au parti au pouvoir ont essuyé des jets de cocktails molotov et de briques.
La justice avait été saisie pour empêcher la marche de l'opposition de s'approcher du siège de l'ANC au pied des hautes tours du centre de Johannesbourg. Plusieurs sympathisants ANC y ont néanmoins vu une provocation et ont décidé de venir "pour défendre la dignité de leur mouvement", a expliqué l'un d'eux, Jacob Msweli. "La DA a tendance à dénigrer nos dirigeants, nous n'avons jamais marché sur leurs locaux", a-t-il ajouté.
Elections toutes proches. La manifestation rassemblait symboliquement 6.000 militants pour se moquer des six millions d'emplois promis par l'ANC. Les Sud-Africains sont appelés aux urnes le 7 mai et l'ANC, quoique favori, est sur la défensive.