Les deux journalistes français enlevés en Afghanistan depuis le 30 décembre seraient "bien traités et en bonne santé", d'après une vidéo transmise par leurs détenteurs, et diffusée par la chaîne Al Jazeera dimanche. C'est la première fois que des nouvelles sont données depuis leur enlèvement.
Dans cette vidéo, les deux reporters français demanderaient au président Nicolas Sarkozy de négocier leur libération. Les deux journalistes disent également qu'ils trouvent le temps long et insistent pour que les négociations progressent vite.
"C'est rassurant parce qu'ils sont en vie"
"Ces images datent d'il y a déjà trois semaines", a déclaré le directeur des programmes d'information Paul Nahon. "Mais depuis nous avons reçu d'autres preuves de vie. On peut dire ce soir que nos deux confrères et leurs trois accompagnateurs sont en bonne santé et qu'ils sont bien traités", a ajouté le responsable de la chaîne. France 3 a diffusé deux captures d'écran floutées des journalistes dans son journal de 19h30, dimanche, sans révéler leur identité.
Pour Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters Sans Frontières, cette vidéo est une bonne nouvelle, car elle constitue une preuve de vie:
Appel à la discrétion
Dans un communiqué diffusé dimanche, le ministère des Affaires étrangères réitère sa demande de discrétion sur l’identité des deux journalistes français. "Dans ce type de situation, par égard vis-à vis-des familles de nos deux compatriotes et dans l’intérêt même de leur sécurité, la discrétion s’impose" écrit le Quai d'Orsay dans un communiqué.
Reporters de France 3, les deux hommes avaient été enlevés le 30 décembre sur la route entre les villages de Tagab et Nijrab, lors d'un déplacement dans la province de Kapisa, alors qu'ils travaillaient pour le magazine Pièces à conviction. Les talibans qui disent les détenir avaient récemment exigé la libération d'un commandant islamiste détenu par les États-Unis et le versement d'une rançon en échange de leur libération.
Le Quai d'Orsay souligne que les services de l'Etat "sont pleinement mobilisés depuis le 30 décembre" afin d'obtenir la libération des deux journalistes français. "La France condamne à nouveau cet enlèvement. Prendre pour cible les journalistes qui accomplissent leur indispensable mission d'information en Afghanistan est inacceptable", précise le communiqué.