Le classement de Shanghai a beau être critiqué quant à sa méthodologie, sa publication annuelle est tout de même à chaque fois douloureuse pour la France. Les universités hexagonales ne sont que trois à figurer dans le Top 100 de ce palmarès mondial des facultés. Et seulement 20 sont dans le Top 500, une de moins qu’en 2011.
C’est Paris-Sud, 37e, qui tire le mieux son épingle du jeu. Ses compatriotes les plus proches cèdent du terrain : Pierre-et-Marie-Curie rétrograde à la 42ème place (-1), tandis que l'Ecole normale supérieure (ENS) recule à la 73ème place (-4).
"Un classement adapté aux universités américaines"
Ce classement, publié depuis 2003 par l'université Jiaotong des communications de Shanghai, fait toutefois l'objet de controverses sur sa méthodologie. En effet, il privilégie la recherche en sciences exactes, au détriment de l'enseignement, prenant en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs et le nombre de médailles Fields (équivalent du Nobel en mathématiques). L’un des critères est aussi le nombre d’articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes comme "Nature" et "Science".
"C'est un classement qui n’avantage pas les universités ni françaises ni allemandes, ni italiennes, qui est adapté aux universités américaines ou des pays émergents et sûrement à l’université de Shanghai", a réagi Genièvre Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur, pour Europe 1. "Je m’inscris tout à fait dans une initiative européenne qui à mon avis ne va pas assez vite, qui est d’avoir une évaluation multicritère. Il faut qu’on soit européen. La bonne réponse à Shanghai, c’est l’Europe."
17/20 pour les Etats-Unis
Dans l'édition 2012, les universités américaines s'arrogent toujours dix-sept des vingt premières places. Le quatuor de tête est inchangé, composé des universités américaines de Harvard, Standford, Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Berkeley.
Le Royaume-Uni conserve deux établissements dans le "Top 10", au même rang : Cambridge reste 5ème et Oxford 10ème. En revanche, le University College of London (21ème) perd une place et sort du "Top 20", au profit de l'Université de Tokyo, qui s'octroie une place. La première université européenne non anglo-saxonne, l'Ecole Polytechnique fédérale de Zurich, pointe à la 23ème place.