A quelques heures du cessez-le-feu, les combats font toujours rage dans les villes stratégiques de l'est de l’Ukraine. Certains quartiers, jusque-là relativement épargnés par les tirs, on n’a jamais entendu autant de sifflements d’obus et le bruit des armes.
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C'est le cas à Debaltsevo ou à Donetsk, où se trouvent les envoyés spéciaux d’Europe 1. Ils ont ainsi été témoins de violents bombardements dans le centre de ce bastion rebelle.
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EXCLU - Tirs d'obus en plein centre de Donetsk...par Europe1frUn quartier jusque-là à l’abri. Les tirs d’obus ont touché cette fois le cœur de la ville, là où les gens ont généralement, l’esprit un peu plus tranquillequ’ailleurs quand il s’agit de sortir dans la rue. C’est ce quartier, qui par exemple, abrite l’hôtel ou est logée la presse. Il faisait beau samedi. A l’opéra de la ville, un spectacle faisait salle comble. Mais tout à coup, à 200 mètres de là, cinq, six puis sept obus ont frappé au hasard.
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"L’obus a explosé à 15 mètres devant moi". Un chauffeur de taxi, portant un bandage ensanglanté autour de la tête, a vu la mort de très près. "J’ai entendu une première explosion, je voulais sortir de ma voiture pour me cacher mais c’était trop tard", explique-t-il au micro d’Europe 1. "Quelque chose a explosé le pare-brise. Ça m’a blessé à la tête et c’est partie par la lunette arrière. L’obus a explosé à 15 mètres devant moi", rapporte-t-il.
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"Quel cessez-le-feu ?" Sur le trottoir d’en face, on trouve un cratère, des bris de verres, des tâche de sang et puis un corps sous une couverture, au pied d’un immeuble, sous la fenêtre de Natalya. Quand on l’interroge, elle éclate de rire, au bord de la crise de nerfs. "Mais de quel cessez-le-feu vous parlez ? Vous voyez bien ce qu’il se passe", clame-t-elle. "Regardez cette femme-là, tout près du kiosque, elle allait juste chercher du pain", dénonce la jeune femme en montrant une victime civile de ces tirs.
"Voilà les cadeaux de l’armée ukrainienne". Les vitres ont été soufflées dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres autour du lieu d’impact. Le directeur de l’université de Donetsk, est sur place. Il tient dans sa main des éclats d’obus. "Voilà les cadeaux que nous envoie l’armée ukrainienne. Ça… c’est arrivé là-bas, sur les murs de la fac de Sciences-physiques", raconte l’universitaire. "Est-ce que l’on peut sérieusement discuter avec les Ukrainiens ? Si ils disent qu’ils sont sérieusement disposer à faire la paix, alors pourquoi tirent-ils aussi sauvagement jusqu’à la dernière minute ?", déplore-t-il.
Ces accusations, les deux camps se les renvoient constamment et de façon symétrique. Une logique de guerre totale, à moins de quatre heures de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.