Un petit robot inspiré du gecko, lézard capable d'adhérer aux surfaces les plus lisses, pourrait bientôt se hisser dans l'espace pour effectuer à la place des astronautes des réparations périlleuses, a annoncé jeudi l'Agence spatiale européenne (ESA). Les six pattes de l'engin sont tapissées de microfibres spéciales, un matériau adhésif "sec" imitant les poils dont sont dotées celles du gecko. Elles fonctionnent parfaitement dans des conditions de vide et de température similaires à celle de l'espace, explique l'ESA dans un communiqué.
"Cette approche est un bon exemple de biomimétisme, qui va chercher des solutions technologiques dans la nature", explique le responsable de l'équipe, Michael Henrey, de l'Université Simon Fraser au Canada. Le bout des pattes du gecko est recouvert de millions de poils microscopiques et élastiques disposés selon un certain ordre, qui lui permettent d'exploiter un phénomène appelé "forces de van der Waals". Ce phénomène, une interaction électrique de faible intensité entre molécules, s'explique par les lois de la physique quantique à une échelle infiniment petite. Il crée sous les pattes du lézard une force de compression capable de le "coller" à une vitre ou une surface lisse verticale.
Les chercheurs sont parvenus à construire un robot de 240 grammes, baptisé Abigaille, dont les six pattes reproduisent le même procédé. Certes, les soies couvrant les pattes du gecko sont beaucoup plus petites que celles du robot - 100 à 200 milliardièmes de mètre de diamètre, mille fois moins qu'un cheveu humain - mais suffisent largement à soutenir le poids du robot, selon M. Henrey.