L’INFO. Accord à minima sur le climat. La conférence de Varsovie est parvenue samedi in extremis à un accord qui pose les premiers jalons sur le chemin jusqu'au grand rendez-vous de Paris en 2015. Elle a aussi offert un avant-goût de la difficulté des négociations à venir avec les grands émergents, la Chine en tête.
Objectif Paris 2015. L'ambition de la conférence de Varsovie était de poser les fondations de l'ambitieux accord attendu en 2015 à Paris sur les réductions de gaz à effet de serre.
Pour la première fois, l'accord doit concerner tous les pays, être légalement contraignant et suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement du globe à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, contre la trajectoire actuelle de 4°C.
Les émergents rétifs. Les négociations ont buté toute la journée sur la position intransigeante de la Chine et de l'Inde qui se sont opposées à l'Union européenne et les Etats-Unis sur la formulation du texte.
Les deux pays n'ont cessé d'insister pour continuer à être considérés comme des "pays en développement", et à ce titre, ne pas devoir en faire autant que les pays industrialisés contre le réchauffement.
Tensions. Le ton est monté au point que la perspective d'achever la conférence de Varsovie sans accord était évoquée ouvertement, ce qui aurait été un faux-départ très préjudiciable pour l'accord de 2015.
Les négociateurs des principaux pays, Chine, Inde, Etats-Unis, entre autres, se sont alors rassemblés dans un coin de la grande salle de conférence et durant plus d'une une heure, ont négocié une formulation acceptable par tous.
Plus d'1h de suspension de séance pour s'entendre "sur un mot" concernant le mécanisme des pertes et préjudices. La #COP19 n'est pas finie!— Marine Forestier (@MarineGengsheng) November 23, 2013
Des questions de vocabulaire. Résultat : au lieu d'"engagements", le texte adopté parle de "contributions" - formule bien moins forte - que les pays devront présenter et précise qu'elles ne "préjugent pas de leur nature légale".
Il est aussi demandé aux différents Etats de communiquer leurs contributions "bien en avance" avant la conférence de Paris afin de les évaluer, "au premier trimestre de 2015 pour les parties qui sont prêtes", une formule que la France aurait voulu plus contraignante.
Aide pour le Sud. Un texte sur l'aide financière aux pays du Sud a également été adopté à Varsovie, sans répondre aux exigences de ces derniers qui voulaient plus de visibilité sur la mobilisation des 100 milliards de dollars promis d'ici 2020 pour les aider à faire face au changement climatique.
L'accord ne pose pas de montants intermédiaires sur la table et, seule concession des pays riches, il "presse" les pays développés à "continuer à mobiliser de l'argent public, à des niveaux supérieurs" à ceux de l'aide d'urgence décidée pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.