Après la démission, effective vendredi, du pape Benoît XVI, c'est une semaine pas comme les autres qui commence au Vatican. Dès lundi matin, 208 cardinaux, dont 115 électeurs, vont se rencontrer pour le "pré-conclave". Ces réunions préparatoires doivent tout d'abord fixer la date du conclave, qui élira le 266e pape, mais aussi faire émerger quelques favoris à la succession de Benoît XVI.
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Faire connaissance. Les cardinaux vont avoir pour première tache d'apprendre se connaître. Venus du monde entier, ils n'ont eu que peu d'occasions de se rencontrer auparavant. Ils seront réunis dans un amphithéâtre sous la présidence du doyen des cardinaux, le cardinal Angelo Sodano, ancien secrétaire d'Etat de Jean-Paul II. Chaque cardinal expliquera ainsi d'où il vient et présentera les questions qu'il souhaite aborder. Les cardinaux partageront également leurs repas. L'objectif est de créer un groupe suffisamment homogène capable de s'entendre pour l'élection du nouveau pape.
Combien de temps ? La première inconnue concerne le calendrier d'ici à l'élection du nouveau pape. La date du début du conclave sera annoncée mardi. Certains parlent du 11 mars mais ce pourrait être plus tard, car les cardinaux ne sont pas tous d'accord sur la durée du pré-conclave. Certains estiment qu'il doit durer le plus longtemps possible. D'autres voudraient au contraire voter rapidement pour pouvoir rentrer chez eux. Seules certitudes : le pré-conclave devrait durer entre une semaine et 20 jours et, de l'avis général, le futur pape devrait prendre ses fonctions le 19 mars, soit quelques jours avant le début de la Semaine sainte, un des grands moments de la liturgie catholique.
L'Eglise face au monde. Les cardinaux vont ensuite aborder les sujets de fond, les défis actuels auxquels fait face l'Eglise catholique. Les tensions ne sont pas tant entre conservateurs et progressistes : la plupart des cardinaux ayant été nommés par Benoît XVI, ils devraient se positionner en continuité avec la doctrine de celui-ci. En revanche, les débats devraient porter sur l'attitude que l'Eglise catholique doit adopter face au monde. Pour certains, les catholiques doivent affirmer leurs valeurs face au monde, au risque d'être incompris, voire de devenir des martyrs. Pour d'autres, le catholicisme doit être pensé en conversation avec le monde et doit ainsi répondre aux douleurs du monde actuel. L'issue de ces débats déterminera le profil qu'attendent des cardinaux pour le futur chef de l'Eglise catholique.