L'INFO. La date du conclave n'a pas encore été fixée, a annoncé jeudi à la mi-journée le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. "Pour commencer et comme je sais qu'il y a un peu de nervosité, la date du conclave n'a pas encore été définie", a-t-il déclaré en souriant lors de sa conférence de presse quotidienne.
Le père jésuite a aussi démenti une information de presse diffusée la veille sur l'organisation lundi après-midi d'une messe "pro eligendo pontefice" qui aurait donné le coup d'envoi du conclave. Il a précisé que les messes de ce type peuvent être dites par des prêtres sans être systématiquement "la messe de début du conclave".
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Que se passe-t-il au Vatican ? Cela fait quatre jours que les congrégations générales se réunissent sans que la date du conclave ait été votée. Les tensions redoublent à tel point que jeudi, une conférence de presse des prélats américains a été annulée. La veille, le porte-parole du Vatican a quasiment demandé aux cardinaux de se taire et d'arrêter de parler à la presse. Une atmosphère crispante.
Le camp italien. Deux camps se dessinent en ce moment au Vatican. Il y a d'un côté le "partito romano" (le parti romain) qui compte environ 28 cardinaux italiens sur les 115 électeurs. Ce sont des cardinaux de curie, des chefs de dicastères (les ministères de l'église catholique). Ils tiennent la bureaucratie du Vatican. Ils sont liés entre eux depuis très longtemps par des luttes de pouvoir et de carrières dues en grande partie au fait que l'église italienne est très riche. Elle touche chaque année 0,8% des ressources fiscales, c'est-à-dire plus d'un milliard d'euros.
De plus, Jean-Paul II et Benoît XVI ont laissé la curie livrée à ses petits arrangements entre amis à l'italienne. Il y a le clan des Génois, celui des Piémontais, les Bertoniens, les Salésiens. Tous ont en commun de vouloir un conclave dès que possible car ils veulent un pape italien. Problème : ils restent très divisés.
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Le reste du monde. De l'autre côté, il y a les autres cardinaux du monde, dont quatre Français, mais également les Américains ou les Allemands. Ils veulent de la transparence, une meilleure efficacité entre l'articulation entre Rome et les 5.000 évêques du monde entier. Ils sont inquiets de cette perte de crédibilité par les aux nombreuses affaires qui entachent l'église. Ils veulent travailler sur le fond et donc entrer en conclave le plus tard possible, après avoir pris le temps de faire le point.
Quelle date ? Dans la journée, après l'arrivée du dernier retardataire, un cardinal vietnamien, les 115 électeurs de moins de 80 ans doivent être réunis avec les cardinaux non électeurs. Ils vont devoir décider à la majorité de cette date. Le conclave aura probablement lieu en début de semaine prochaine, mardi ou mercredi.
L'Eglise tient absolument à avoir un pape pour la Semaine Sainte, qui commence par la fête des Rameaux et s’achève à Pâques, le 31 mars. Une période centrale dans l'année liturgique et la vie d'1,2 milliard de catholiques.