L'INFO. Un premier procès pour pédophilie pourrait bien s'ouvrir au Vatican. Le Saint-Siège a annoncé mardi l'ouverture d'une procédure pénale contre son ancien nonce apostolique, l'équivalent d'un ambassadeur, en République dominicaine.
Un cas emblématique. Jozef Wesolowski, un Polonais de 65 ans, avait été dénoncé par les médias dominicains pour avoir eu des relations tarifées avec des mineurs dans le quartier de la "Zona colonial", le cœur historique de Saint-Domingue. La presse affirme qu'il a été associé à un autre prêtre polonais, Wojciech Gil, dans des actes de pédophilie commis dans ce pays des Caraïbes.
Son cas avait été très médiatisé et utilisé pour illustrer la passivité du Vatican dans la lutte contre la pédophilie par le Comité des Nations unies sur les droits des enfants. Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a précisé que ces poursuites avaient été entamées "conformément à la volonté exprimée par le pape, afin qu'une affaire aussi grave et délicate soit traitée sans retard, avec la rigueur juste et nécessaire, et une entière prise de responsabilité de la part des institutions à la tête du Saint-Siège".
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Des procédures opaques. Le Vatican et l'Eglise ont été de nombreuses fois critiqués pour leur inaction face aux scandales de pédophilie, faisant peu de cas de la souffrance des enfants. Les prêtres soupçonnés étaient souvent simplement mutés dans une nouvelle paroisse, parfois après une procédure d'enquête opaques. L'Eglise s'était justifié en affirmant avoir voulu protéger la présomption d'innocence et l'anonymat des victimes.
Déjà condamné par un tribunal religieux, qui lui a infligé la peine maximale en lui retirant son statut d’ecclésiastique, le Polonais Josef Wesolowski a fait appel de cette décision. Une fois cette dernière procédure close, au mois d'octobre probablement, un procès pénal pourrait s'ouvrir. En attendant, l'ecclésiastique nommé à ce poste par Benoit XVI est assigné à résidence.