Paolo Gabriele, l’ancien majordome de Benoît XVI, comparaît à partir de samedi au Saint-Siège pour avoir volé et divulgué des documents confidentiels. Retour sur un procès hors du commun : jamais dans le système secret de l'Etat pontifical, il n'avait été possible de suivre en direct une affaire judiciaire.
L’accusé : Paolo Gabriele, laïc très croyant de 46 ans, père de trois enfants, citoyen et résident au Vatican, était jusqu'à son arrestation un fidèle serviteur de Benoît XVI, le premier et le dernier à le voir chaque jour, lui préparant ses habits de cérémonie, lui servant ses repas.
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Le tribunal : La salle d'audience sera exiguë. Seules cinquante personnes seront autorisées à être présentes. Huit journalistes ont été sélectionnés dans un "pool" et pourront y assister, debout, sans enregistreurs ni appareils photos ou caméras.
Les faits reprochés : Pendant des mois, il a subtilisé et photocopié des dizaines de documents sur le bureau du secrétaire particulier du pape, Mgr Georg Gänswein. Des documents qu’il a ensuite transmis à la presse. Paolo Gabriele risque jusqu’à quatre ans de prison.
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Le mobile : Paolo Gabriele se croit mandaté par "l'Esprit saint". Il a expliqué aux juges du petit Etat avoir agi pour révéler le "mal et la corruption" au sein du Vatican et parce qu'il trouvait que le pape n'était pas informé de tous les scandales.
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Le débat : Pour les sceptiques, le procès du majordome est une manière d'étouffer l'affaire en jugeant un homme probablement coupable mais manipulé. D'autres estiment que ce procès n'est que le début d'une vraie opération de transparence, à laquelle Benoît XVI a donné son feu vert.
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