Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé lundi qu'il allait demander à l'Assemblée nationale de l'autoriser à agir par décret contre la corruption. "Je vais décréter une urgence nationale dans la lutte contre la corruption et je vais solliciter des pouvoirs spéciaux afin de modifier les lois", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. "Si je dois changer toutes les lois pour combattre la corruption, je le ferai." Il n'a pas précisé quelles lois il entendait modifier.
Pour obtenir le droit d'agir par décret, Nicolas Maduro doit réunir une majorité de trois cinquièmes de l'Assemblée nationale, soit 99 députés. Son Parti socialiste disposant de 98 sièges, il lui suffit simplement d'obtenir un vote favorable d'un élu indépendant. Malgré la publicité qu'il lui donne, la campagne contre la corruption lancée par Nicolas Maduro est accueillie avec un certain scepticisme jusque dans les rangs des "chavistes". Beaucoup estiment en effet que les personnalités les plus corrompues bénéficient de réseaux de pouvoir qui leur permettent d'échapper à cette campagne.
Dans son dernier classement en la matière, l'ONG Transparency International a placé le Venezuela au neuvième rang mondial des pays les plus corrompus.