La tension est à son maximum au Venezuela. Une bagarre a éclaté mardi au Parlement entre députés de la majorité et de l'opposition, illustrant les tensions politiques qui agitent le pays depuis l'élection présidentielle du 14 avril. Les parlementaires en sont venus aux mains après le vote par la majorité d'un texte interdisant à l'opposition de s'exprimer dans l'hémicycle, en représailles à son refus de reconnaître la victoire de Nicolas Maduro, le successeur désigné de Hugo Chavez.
"Je ne suis pas le seul à avoir été frappé. Ils ont frappé plusieurs députés", a raconté, le visage ensanglanté et un oeil tuméfié, le député de droite Julio Borges sur la chaîne de télévision privée Globovision. Selon lui, la bagarre a éclaté lorsque les élus de l'opposition ont dénoncé un "coup d'Etat au parlement". La députée socialiste Odalis Monzon a de son côté indiqué qu'elle avait été "attaquée par les bancs de l'opposition", sur la chaîne parlementaire qui retransmettait en direct la session. L'opposition vénézuélienne conteste les résultats de l'élection et exige notamment un nouveau décompte de l'ensemble des bulletins de vote.
Selon le Conseil national électoral (CNE), avec un taux de participation de 79%, Nicolas Maduro, le dauphin de Hugo Chavez, a rassemblé 50,75% des suffrages, contre 48,97% au gouverneur Henrique Capriles, une différence d'à peine 265.000 voix, la plus faible - et de loin - depuis l'accès au pouvoir de Chavez, fin 1998.