L'INFO. Des milliers d'étudiants et de militants de l'opposition sont descendus mercredi dans les rues de Caracas et d'autres villes du Venezuela pour protester contre la vie chère et l'insécurité, au cours de manifestations qui ont fait au moins trois morts.
Le bilan humain est lourd. Un militant pro-gouvernement et un étudiant ont été tués par balles mercredi en marge de cette manifestation à Caracas, a annoncé la responsable du ministère public vénézuélien Luisa Ortega Diaz, faisant en outre état de 23 blessés dans les manifestations organisées dans plusieurs villes du pays. Un autre militant a été tué, lui aussi par balle, à Chacao, un des quartiers populaires de l'est de la capitale vénézuélienne, selon le maire de cette municipalité.
La sécurité renforcée. De son côté, le ministre de l'Intérieur Miguel Rodriguez a précisé qu'un total de 30 personnes avaient été arrêtées. "Ils avaient tous des capuches, des radios et avaient dans leurs sacs des cocktails molotov, des pierres, tous types d'objets visant à agresser les policiers", a-t-il affirmé. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a donné l'ordre mercredi soir de renforcer la sécurité dans les principales villes du pays pour éviter les "tentatives de coup d'Etat".
"Il n'y aura pas de coup d'Etat au Venezuela, ayez-en la certitude absolue. La démocratie continuera, la révolution continuera", a affirmé Nicolas Maduro lors d'une allocution aux radios et télévisions du pays. Auparavant, le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello avait annoncé la mort d'un militant pro-gouvernement à Caracas. "Il a été vilement tué par le fascisme", avait déclaré M. Cabello, reprenant le terme habituellement utilisé par les membres du gouvernement pour qualifier l'opposition.
Des journalistes molestés et arrêtés. Des militants pro-gouvernementaux s'en sont pris à des journalistes, dont une équipe de l'Agence France Presse et d'une autre agence de presse, à qui ils ont dérobé deux caméras. Lors de l'incident impliquant l'équipe de l'AFP, la police était présente sur les lieux mais n'est pas intervenue. Leur caméra contenait des images de tirs de gaz lacrymogènes contre des étudiants, d'arrestations d'opposants et d'agressions de manifestants par les forces de l'ordre.
Par ailleurs, la télévision colombienne NTN24, qui a largement couvert ces manifestations, a disparu de la liste des chaînes restransmises par les deux principaux câblo-opérateurs du Venezuela, selon l'une de ces journalistes. Deux journalistes, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été arrêtés, a également indiqué le secrétaire-général du Syndicat national des travailleurs de presse.
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