La décision est qualifiée d’"historique" par certains commentateurs. La Cour suprême britannique a donné raison mercredi à 174 anciennes employées de la mairie de Birmingham, au centre du Royaume-Uni. Ces dernières affirmaient avoir été victimes de discriminations salariales car elles étaient des femmes, rappelle le Guardian.
Cuisinières, femmes de ménage ou aides familiales ayant quitté leur emploi entre 2004 et 2008, elles assurent que la ville a mieux rémunéré des hommes faisant le même travail, et leur a aussi offert des avantages auxquels elles n’avaient pas droit. Résultat : e montant des indemnités s’élève tout de même à environ 2 millions de livres (2,4 millions d’euros), selon un avocat cité par le Daily Mail.
Six ans pour réclamer justice
Après 2008, la mairie avait rectifié le tir une première fois et versé des dizaines de milliers de livres à ses employées en guise de compensation. Mais seules celles qui travaillaient encore pour la mairie ou qui venaient de quitter leur emploi y ont eu droit. Les autres avaient six mois pour se signaler et réclamer leur dû, la mairie les renvoyant vers les prud’hommes.
La décision prise par la plus haute juridiction du Royaume-Uni a étendu ce délai à six ans, ce qui signifie que désormais, des femmes pourront poursuivre en justice leur employeur pour des inégalités de salaires jusqu’à six ans après avoir quitté leur emploi.
Des milliers de plaintes potentielles
Il s’agit "du plus gros changement dans la législation sur l’égalité des salaires depuis son introduction en 1970 et cela comporte d’énormes implications pour des milliers de travailleuses", décrypte un porte-parole des avocats des plaignantes.
Plus de 1.000 plaintes similaires auraient été déposées rien qu’à Birmingham et des milliers d’autres seraient en attente ailleurs au Royaume-Uni. La City, le centre financier de Londres, pourrait être particulièrement touchée. Au total, note le Daily Mail, la facture pourrait atteindre des dizaines de millions de livres pour les employeurs indélicats.