Max Schrems est satisfait. Après plusieurs mois d'attente, l'étudiant autrichien qui avait dénoncé la politique en matière de vie privée de Facebook a rencontré des représentants du réseau social. "Nous avons pu obtenir des informations, plus que nous n'attendions, et nous pensons que les choses avancent dans la bonne direction", s'est réjouit l'un des fondateurs du collectif Europe versus Facebook.
L'étudiant en droit de 24 ans avait lancé cet été une procédure qui a conduit l'Autorité de protection des données en Irlande (DPC), où Facebook a son siège européen, à lister en décembre les lacunes du réseau social en matière de respect des données personnelles. Le collectif avait également déposé 22 plaintes contre le premier réseau social au monde, auprès du régulateur irlandais de la vie privée.
La procédure prévoyait la tenue d'une réunion de concertation obligatoire entre les représentants de Facebook et Max Schrems. Le réseau social a donc envoyé à Vienne son directeur Europe, Richard Allen, qui a qualifié la rencontre de "constructive".
Le consentement des utilisateurs demandé
L'entreprise s'est d'ailleurs engagée lundi auprès de Max Schrems à modifier certains points de sa politique sur le site. "Facebook s'engage à résoudre les plaintes qu'elle a reçu de la part de l'Autorité de protection des données en Irlande, et cette rencontre est une part utile du processus", a expliqué l'entreprise américaine mardi dans un communiqué.
Le réseau social a notamment accepté de supprimer ce que les utilisateurs veulent faire disparaître et s'engage à demander aux utilisateurs un consentement explicite – par exemple en cochant une case – lorsque des données personnelles doivent être réutilisées. "Nous avons déjà commencé à travailler sur une amélioration de notre programme de protection des données personnelles qui était demandée dans le rapport de la DPC datant de décembre", a ajouté Facebook.
Des changements avant fin mars
Mais l'étudiant demeure sceptique et reste prêt à se battre si nécessaire. Selon les recommandations de la DPC, Facebook doit changer sa politique sur la vie privée d'ici la fin mars. "Si les modifications ne sont pas conformes au droit européen, nous demanderons à la DPC de prendre une décision formelle", plus contraignante que les simples recommandations émises jusqu'ici, a expliqué Max Schrems.
Parmi les recommandations figurait aussi une rencontre avec les plaignants. "C'est tout de même absurde que des étudiants négocient pour tous les utilisateurs de Facebook, cela devrait revenir aux autorités!", s'est exclamé Max Schrems.
Ce dernier se félicite de la volonté affichée de la Commission européenne et de la commissaire à la Justice, Viviane Reding, pour renforcer la législation européenne en matière de protection des données personnelles. La DPC avait annoncé, lors de la publication de son rapport, qu'une revue formelle des progrès aurait lieu en juillet.