Vingt-neuf morts dans les manifestations au Caire

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avec AFP , modifié à
VIOLENCES - C'est aujourd'hui que les Égyptiens fêtent le troisième anniversaire de la chute du régime de Moubarak.

L'INFO. Au moins 29 personnes ont été tuées samedi dans des manifestations rivales entre partisans du pouvoir dirigé par l'armée et opposants islamistes en Egypte, qui célébrait le 3e anniversaire de la révolte de 2011 ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir. De plus, 765 manifestants ont été arrêtés et deux attentats visant la police ont fait dix blessés, après une série de quatre la veille au Caire, selon les autorités.

L'un des décès est survenu au Caire, où la police a dispersé à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de chevrotine au moins un rassemblement d'islamistes et de libéraux contre le pouvoir dirigé de facto par l'armée.

Quatre attentats vendredi. La police a dispersé des centaines de manifestants, aussi bien islamistes que libéraux. Ces violences interviennent au lendemain de quatre attentats meurtriers visant la police dans la capitale, ce type d'attaques contre les forces de l'ordre s'étant multipliées depuis que l'armée a destitué le 3 juillet l'islamiste Mohamed Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, et réprime dans le sang ses partisans.

Dans un quartier du centre-ville, des policiers ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes pour disperser quelques centaines de manifestants islamistes, mais aussi de mouvements libéraux, qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir, selon une journaliste de l'AFP. "A bas le régime", scandaient les manifestants avant de s'égailler dans les rues adjacentes sous une pluie intense de grenades lacrymogènes et quelques détonations de fusils à pompe.

Le gouvernement dirigé de facto par l'armée avait appelé les Egyptiens à se rassembler massivement samedi pour commémorer la "Révolution du 25-Janvier" 2011 mais aussi pour montrer leur soutien aux autorités dans ce qu'elles décrivent comme une "guerre contre le terrorisme". 

Deux mouvements, deux manifestations. Les Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak, avaient appelé eux à 18 jours de manifestations "pacifiques" à partir de samedi. Mais des "Jeunes de la Révolution" de 2011, qui répondaient à l'appel d'un mouvement libéral et laïque rassemblant des anciens militants de la révolte anti-Moubarak, entendaient aussi, à cette occasion, dénoncer l'armée au pouvoir qui, selon eux, renoue avec les méthodes de l'époque Moubarak.

Depuis l'été, plus d'un millier de protestataires islamistes ont péri et plusieurs milliers de Frères musulmans ont été emprisonnés, dont la quasi-totalité de leurs leaders. Ces derniers, à l'instar de Mohamed Morsi en personne, sont jugés dans divers procès et encourent la peine de mort. Au terme de 18 jours de manifestations émaillées de violences ayant coûté la vie à quelque 850 personnes, le plus peuplé des pays arabes mettait fin le 11 février 2011 à trente ans de pouvoir absolu de Hosni Moubarak.