Au lendemain de l'attaque meurtrière de la synagogue de Jérusalem, qui s'est soldée par la mort de sept personnes, dont les deux assaillants palestiniens, Frédéric Encel, géopolitologue et professeur à Sciences-Po, est revenu sur cet attentat. Invité d'Europe 1, il a livré son analyse sur la multiplication des violences, qui touchent désormais Jérusalem.
Attaquer une synagogue à Jérusalem est un symbole extrêmement fort. Est-ce l'étincelle qui pourrait mettre le feu à Jérusalem ?
Le feu existe déjà, malheureusement. Et notamment depuis la fin du dernier processus de paix organisé, c'est-à-dire celui initié par John Kerry en 2013. Depuis, on manque de perspective. Il n'y a pas suffisamment de volonté politique de la part des deux principaux interlocuteurs, les deux seuls valables : l'autorité palestinienne et le gouvernement israélien.
Il y a depuis juin dernier, donc avant même la guerre de Gaza cet été, une montée de violence qui touche aujourd'hui particulièrement Jérusalem. Sans doute parce qu'il existe une exaspération des Palestiniens, qui vivent dans la partie orientale de la ville.
L'interview de Frédéric Encel sur Europe 1 :
Des attaques avaient-elles déjà eu lieu contre des synagogues ?
C'était déjà arrivé, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas d'un mode d'attaque majoritaire. Les synagogues comptent parmi les lieux publics les moins protégés et les moins surveillés en Israël. Et par un faux paradoxe, Jérusalem, la ville sainte, a le plus souvent été épargnée depuis le début du conflit israélo-palestinien.
J'ajoute que ces terroristes n'ont pas agi en djihadistes.
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Il n'y a d'ailleurs pas eu de revendication ...
Effectivement. Il y a eu des manifestations de joie et des félicitations du djihad islamiste, mais aucune revendication. Le Hamas, qui n'a pas revendiqué l'attaque, s'en est également réjoui publiquement. Par conséquent, il est très vraisemblable que des militants ou des chefs du Hamas soient en retour frappés par Israël.
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