La violence religieuse s'est à nouveau déchaînée dans le centre du Nigeria, où plus de 500 habitants de villages chrétiens ont été massacrés le week-end dernier dans des attaques menées par des éleveurs musulmans, selon un bilan annoncé lundi par les autorités.
Les attaques, coordonnées selon des témoins, ont été menées dans la nuit de samedi à dimanche dans trois villages au sud de Jos, capitale de l'Etat du Plateau, où les violences ethniques et religieuses sont récurrentes. En trois heures, des centaines de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées, tuées à la machette et brûlées, selon les témoins qui ont décrit de véritables scènes d'horreur.
La France condamne
L'attaque a été perpétrée par des éleveurs de l'ethnie fulani, majoritairement musulmane, contre des Berom, une ethnie sédentaire majoritairement chrétienne. D'après une source officielle, de récents rapports de sécurité laissent penser que "des intégristes islamistes" dans la région ont encouragé l'attaque contre les Berom. La région est placée sous couvre-feu entre 18 heures et 4 heures du matin depuis la précédente flambée de violence inter-religieuse en janvier, où plus de 300 personnes ont été tuées à Jos et dans ses environs.
La France a dit "condamner fermement les graves violences qui ont frappé les communautés villageoises au sud de la ville de Jos, dans l'Etat du Plateau, au Nigeria", a déclaré lundi le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner dans un communiqué. "J'exprime le soutien de la France aux autorités nigérianes dans leurs efforts pour ramener le calme et pour traduire les auteurs de ces violences devant la justice." Le Vatican a réagi en exprimant "douleur et préoccupation" face à d'"horribles faits de violence".