Le pape Benoît XVI est arrivé samedi après-midi dans la très catholique république de Malte, une visite-éclair sur laquelle plane l'ombre des scandales pédophiles qui éclaboussent l'Eglise catholique depuis des mois. Au cours du vol qui l'a mené de Rome à La Valette, le pape a estimé, en allusion à ces scandales, que "le corps de l'Eglise est blessé par nos péchés".
Recevoir ses "excuses"
Pressé par l'opinion publique de réagir face à l'avalanche de révélations d'abus et surtout à "l'omerta" qui a entouré ces faits au sein de l'Eglise, le pape pourrait rencontrer, dans la plus grande discrétion, un groupe d'hommes victimes de prêtres pédophiles dans un orphelinat maltais dans les années 1980. Ceux-ci espèrent avoir une entrevue, même brève, avec Benoît XVI afin de recevoir ses "excuses".
Le Vatican a indiqué que le pape, qui a déjà condamné maintes fois ces actes et rencontré des victimes aux Etats-Unis et en Australie en 2008, était disposé à en entendre d'autres, mais "pas sous la pression médiatique".
Cette visite papale dans le plus petit pays de l'Union européenne (443.000 habitants) est ternie par une autre affaire de prêtre pédophile présumé, qui se serait retiré à Malte pour y passer sa retraite après avoir abusé d'un enfant de 12 ans au Canada dans les années 1980.
Accueil chaleureux
Mais à La Valette, les manifestations d'hostilité ont été effacées. Les affiches géantes de bienvenue au pape qui avaient été maculées d'insultes ont été remplacées et les rues pavoisées aux couleurs de Malte (blanc et rouge) et du Vatican (blanc et or). Dans des messages à la radio et la télévision, le président maltais George Abela a appelé ses concitoyens à recevoir le pape avec "enthousiasme et les bras grand ouverts".
Les catholiques représentent 95% de la population maltaise. On compte presque une église au kilomètre carré sur l’île et c'est l'un des derniers pays au monde où le divorce est interdit.