Il faudra plus de contrôles. Alors que les enquêteurs ont annoncé qu’ils faisaient fausse route depuis deux mois, sur la zone supposée de crash, les experts tirent déjà les leçons de catastrophe du MH 370 de Malaysia Airlines, toujours non élucidée.
On ne maîtrise pas tout. "Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cet accident nous apprend que, malgré notre vanité à se dire qu’on connait tout, un mystère est toujours possible", prévient Bernard Chabbert, spécialiste aéronautique d’Europe 1. "Pourtant on pensait que ce genre de mystère n’existait plus à notre époque", ajoute-t-il.
Une flotte mondiale qui va doubler d’ici à 2030. Depuis la disparition de l’appareil le 8 mars dernier avec ses 239 passagers et membres d’équipage, "tout le monde est convaincu qu’il faut absolument un système de suivi des avions beaucoup plus important", raconte l’expert, qui ajoute que la flotte mondiale va doubler d’ici à 2030. Il y aura de plus en plus d’avions en circulation et donc statistiquement plus d’accident de ce genre. "Il va donc être essentiel d’augmenter la traçabilité des avions".
Equiper les avions de balises flottantes. Cette nécessité avait déjà été mise en avant lors du crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009. Le BEA, le bureau d’enquête et d’analyses, avait listé en 2012 dans son rapport de fin d'enquête une série de recommandations pour écourter le temps de recherche. L’une des solutions proposées était de rendre obligatoire des enregistreurs de vol qui seraient capables de se déployer automatiquement à l’impact, de se détacher de l’appareil et de flotter pour ensuite émettre un signal en surface.
"Plus probable qu’un appareil disparaisse en mer". Un dispositif d’autant plus important que "des pays où la "tradition" aéronautique est toute nouvelle vont, demain, faire voler des appareils", souligne Bernard Chabbert. "Il va donc falloir augmenter la traçabilité des avions", ajoute-t-il, soulignant que "les quatre cinquième du globe sont des océans. Il est donc, quelque part, plus probable qu’un appareil disparaisse en mer que sur terre".
Selon l’expert, il va être nécessaire d’imposer aux compagnies aériennes de mettre en place ce genre de dispositif, "même si cela coûte pas mal d’argent", reconnait-il. Mais, le BEA avait déjà évalué le coût de ces balises et de leur mise en place : il avait conclu, en 2012, que le montant dépensé pour les recherches d’une épave - 32 millions d’euros pour le Rio-Paris et centaine de millions de dollars pour le vol MH370 - était largement supérieur à l’installation des balises flottantes.
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