Le vol d'une porte portant l'inscription "Arbeit macht frei" (Le travail rend libre) de l'ancien camp de concentration nazi de Dachau, situé près de Munich (sud) a provoqué de vives condamnations. Le président du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Dieter Graumann, a qualifié ce vol de "profanation monstrueuse", dans une interview au journal Bild. "Celui qui commet ce genre de délit est soit un peu fou, soit cruel. Probablement les deux".
"Porter atteinte à la mémoire des crimes commis en ce lieu". Cette porte en fer forgé a été dérobée par des inconnus au sein de l'ancien camp, a annoncé dimanche la police. Constaté tôt dimanche matin, le vol a vraisemblablement été commis dans la nuit de samedi à dimanche. La directrice du Mémorial du camp, Gabriele Hammermann, a affirmé qu'il s'agissait d'une "tentative délibérée et répréhensible de porter atteinte à la mémoire des crimes qui ont été commis en ce lieu". "Nous devons nous efforcer de protéger et de préserver de tels sites qui ont une portée éducative", a-t-elle ajouté.
Le ministre régional de l'Education et des Cultes de Bavière, Ludwig Spaenle a de son côté dénoncé "un acte odieux". Au niveau fédéral, ni la chancelière Angela Merkel, ni l'un de ses ministres, n'avait réagi lundi. Mais dans le cadre des événements prévus à son agenda de mardi, la chancelière doit recevoir le Prix Général André Delpech du Comité international de Dachau, créé pour saluer des personnes ayant apporté un soutien à l'association représentant les anciens détenus de Dachau.
Un précédent vol à Auschwitz-Birkenau. Le 20 août 2013, Angela Merkel avait été le premier chef de gouvernement allemand à se rendre dans le camp, exprimant sa "tristesse" et sa "honte" "profondes" devant les vies fracassées par l'horreur nazie. Situé à quelques kilomètres de Munich, le camp de Dachau, ouvert dès 1933, fut d'abord destiné à l'incarcération des prisonniers politiques. Plus de 206.000 prisonniers originaires de plus de 30 pays y ont été détenus et plus de 41.000 d'entre eux y trouvèrent la mort.
Un vol du même type avait eu lieu en décembre 2009. L'inscription métallique originale "Arbeit macht frei" avait été dérobée à l'entrée de l'ancien camp nazi d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Ce vol avait suscité de très vives réactions à travers le monde. Le panneau avait finalement été retrouvé en Pologne.