L’info. C’est confirmé : oui, à l’aéroport de Tel-Aviv, les autorités sont bien autorisées à lire les e-mails des passagers en provenance de l’étranger et qui cherchent à entrer en Israël. Si ceux-ci refusent, ils peuvent se voir refuser l’entrée sur le territoire israélien, a révélé mardi une association de défense des droits civils.
Une demande d’information en juin 2012. La vérification des e-mails n’est pas une pratique nouvelle : dès juin 2012, l’Association pour les Droits civils en Israël (Acri) avait alerté sur le cas d’une Américaine d’origine palestinienne qui avait refusé de faire vérifier ses e-mails et n’avait pas pu entrer en Israël. L’association avait alors demandé des explications au procureur général. Qui a fini par confirmer cette pratique "dans un courrier datant du 24 avril".
Comment ça se passe. A l’aéroport Ben Gourion, les touristes arrivant de l’étranger peuvent se voir demander l’accès à leurs e-mails par les services de sécurité, sur un ordinateur, un téléphone ou une tablette, indique le site PCInpact. C’est le service de sécurité intérieur, le Shin Bet, qui mène ce genre d’opération. "Le voyageur n’a pas à révéler son mot de passe, il ouvre lui-même sa messagerie", assurent les autorités, selon lesquelles cette demande ne se fait demande qu’en cas de "soupçons réels" et seulement avec le consentement du touriste. Le voyageur "a le droit de refuser et on ne peut l’y forcer, mais cela sera pris en compte au moment de la décision de laisser entrer ou pas en Israël". En clair, en cas de refus, le passager risque de ne pas pouvoir entrer sur le territoire israélien.
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"Intrusion dans la vie privée". Pour l’ACRI, cette pratique est une "intrusion véritable dans la vie privée" qui force les touristes à ouvrir leurs messageries électroniques pour éviter d’être expulsés du territoire. "Aujourd’hui, accéder aux e-mails d’une personne, c’est comme accéder à leurs pensées les plus intimes", dénonce dans The Guardian Lila Margalit, avocate de l’association, pour qui ces pratiques ne sont "pas dignes d’une démocratie".