WikiLeaks : quelle sentence pour Manning ?

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et avec agences , modifié à
VERDICT -

Le soldat, qui n'a pas été jugé coupable d'intelligence avec l'ennemi, connaitra sa peine mercredi.

L'INFO. Il risque jusqu'à 154 ans de prison. Bradley Manning sera fixé mercredi en début d'après-midi sur sa peine de prison. Le soldat américain avait été reconnu coupable de plusieurs charges liées à la violation de la législation sur l'espionnage, par la cour martiale.  Ce jeune soldat américain est accusé d'avoir fourni quelque 700.000 documents militaires et diplomatiques au site WikiLeaks lorsqu'il était analyste du renseignement en Irak, de novembre 2009 à mai 2010, date de son arrestation.

Il échappe à la perpétuité... La principale interrogation de ce verdict concernait la "collusion avec l'ennemi". "Bonne nouvelle" pour Bradley Manning, la juge l'a dédouané sur ce point qui aurait valut au jeune soldat de 25 ans la prison à perpétuité, sans espoir de remise de peine. Elle n'a pu être convaincue "au delà du doute raisonnable" que Bradley Manning avait conscience que les documents qu'il fournissait à WikiLeaks pouvaient finir entre les mains d'Al Qaïda. Lors de ses plaidoiries finales, David Coombs, son avocat, a soutenu qu'il n'était pas un traître, comme l'affirme l'accusation, mais quelqu'un de "jeune, naïf et bien intentionné", qui a été choqué par ce qu'il a vu en Irak.

... Mais encourt 154 ans de prison ! Bradley Manning n'est pas jugé innocent pour autant. La justice militaire l'a reconnu coupable de plusieurs charges liées à la violation de la législation sur l'espionnage. Au total, le jeune soldat a été reconnu coupable de 20 des 22 chefs d'accusation qui pesaient contre lui. Outre la violation de la loi sur l'espionnage, la justice militaire l'a notamment reconnu coupable de vol de documents des forces armées, lui faisant encourir au total 154 ans de prison. La phase du procès consacrée à fixer commencera dès mercredi, 15h30 (heure française), a expliqué la colonelle Lind lors de l'énoncé du verdict. A l'issue de celle-ci, le jeune soldat sera fixé sur la peine de prison qu'il devra purger.

L'Europe à son soutien. Selon le réseau de soutien de Manning, 17 députés européens ont écrit lundi une lettre au président Barack Obama et au ministre de la Défense Chuck Hagel, appelant à la libération du soldat et estimant qu'il a "déjà trop souffert" en endurant l'isolement en détention. Une trentaine de partisans du jeune homme s'étaient rassemblés mardi devant la cour martiale de Fort Meade avant la lecture du verdict du tribunal.  

Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a également réagi mardi. Il condamné mardi soir le verdict prononcé et qualifié Manning "de plus importante source journalistique que le monde ait jamais vu". Julian Assange a accusé Barack Obama de pêcher par "extrémisme" en matière de sécurité nationale.