L’histoire est digne d’un thriller. Sigurdur Thordarson, Siggi pour ses copains, raconte dans une série d’entretiens accordés au site d’informations Slate.com, comment il a réussi a intégré le cercle rapproché de Julian Assange, avant de devenir informateur pour le FBI.
Siggi et Assange deviennent amis. En 2010, ce jeune homme, alors âgé de 17 ans, se rend à une conférence donnée par Assange dans une université islandaise. Sous le charme de l’orateur, il décide de devenir bénévole pour l’association Wikileaks. Très vite, Siggi et Julian Assange deviennent amis.
Avide de sensations fortes. Mais le jeune homme n’a pas le même profil que les autres bénévoles. Là où la plupart de ses « camarades » sont animés par une espèce d’idéal de transparence de l’information, Siggi, lui, ne vit que pour les sensations fortes, pour l’adrénaline.
Il décide de trahir Wikileaks. Alors le jour où son travail de bénévole ne l’amuse plus, il décide de changer de camp et de trahir Wikileaks. En août 2011, il envoie un mail à l’ambassade des Etats-Unis à Reykjavik pour dire qu’il déteint des informations confidentielles sur Assange. Deux jours plus tard, il est reçu par des agents du FBI : sa carrière d’indic’ commence.
Des informations capitales divulguées. En quelques mois, Siggi livre des informations capitales à l’agence américaine, comme des copies de discussions en ligne, des photographies, les coordonnées de bénévoles, de militants et même de journalistes affiliés à l’association.
Le jeune islandais raconte aussi que le FBI lui a demandé d’enregistrer des conversations avec Julian Assange. Le but était de prouver que le chef de Wikileaks était aussi impliqué dans une vaste opération de piratage informatique illégal. Mais Julian Assange aurait eu des doutes et l’opération aurait été annulée au dernier moment.
Aucun commentaire du FBI. Le FBI a refusé de faire le moindre commentaire sur les confessions du jeune homme. En revanche, les faits avancés par Siggi ont été confirmés par les autorités de son pays : le jeune homme a bien eu des contacts avec des agents du FBI sur le sol islandais.
Fin de sa "carrière" d’espion. Début 2012, Siggi est à deux doigts de se faire démasquer par la presse islandaise. Il craque et raconte tout à Julian Assange. Il lui transmet même les mails qu’il a échangés avec le FBI. Il quitte l’équipe de Wikileaks et se reconvertit en travaillant pour des sociétés de protection informatique. Mais le jeune homme confie à Slate être toujours prêt à travailler avec le FBI, car il reste persuadé qu’il a un rôle clef à jouer dans l’enquête que la justice américaine mène, depuis deux ans, sur Julian Assange.