L'INFO. Christodoulos Xiros n'a rien d'un repenti. Ce militant d'extrême-gauche grec, condamné plusieurs fois à la prison à vie pour sa participation à des meurtres et des attentats, s'est évadé de prison. Il est recherché dans toute la Grèce et Washington s'est inquiété publiquement de la disparition de cet homme lié à l'assassinat du chef de la CIA à Athènes en 1975. Retour sur le parcours sanglant de cet évadé.
Un groupe marxiste et anti-américain. Christodoulos Xiros, 56 ans, appartenait à l'organisation d'extrême-gauche du 17-Novembre (17-N), depuis démantelée. C'est en 1975 que ce groupe à l'idéologie marxiste, teintée de nationalisme et d'anti-américanisme, s'est fait connaître avec l'assassinat de Richard Welch, chef d'antenne de la CIA à Athènes. Fin connaisseur en explosifs, Christodoulos Xiros, était l'une des gâchettes du groupe dont le nom vient de la révolte étudiante contre la dictature des colonels, écrasée le 17 novembre 1973.
23 assassinats et une dizaine d'attentats. Au total, le 17-N a revendiqué 23 assassinats, ainsi qu'une dizaine d'attentats. Le groupuscule a notamment tué cinq employés de la mission diplomatique et consulaire américaine en Grèce. Parmi les victimes du 17-N figurent aussi des militaires américains, un employé de l'ambassade de Turquie, des industriels grecs et l'ancien gouverneur de la Banque Nationale de Grèce, Michalis Vranopoulos. En 2000, le groupe a tué sa dernière victime : Stephen Saunders, attaché militaire britannique à Athènes, indique le quotidien Ekathimerini.
Une bourde de son frère. Pour Christodoulos Xiros, le 17-N est presque une affaire de famille : ses deux frères, Vasilis et Savvas, en sont également membres. Savvas Xiros a d'ailleurs commis l'erreur qui a mené à la chute du mouvement. En juin 2002, alors qu'il est en train de poser une bombe à Athènes, l'engin explose. Savvas Xiros est grièvement blessé et arrêté par la police, qui l'interroge et remonte la piste. Christodoulos Xiros est arrêté quelques semaines plus tard, avec d'autres membres du 17-N. Lors de son procès, il écope de dix condamnations à la perpétuité pour sa participation aux assassinats et attentats du mouvement. Il s'agit de la troisième peine la plus sévère prononcée par le tribunal spécial, après celles de deux hommes considérés comme les chefs du 17-N.
La vie en prison. Christodoulos Xiros, qui se dit "prisonnier politique", est depuis écroué à la prison de Korydallos, à l'ouest d'Athènes. D'après les médias grecs, il pouvait circuler relativement librement d'une aile à l'autre de la prison. Il aurait ainsi sympathisé avec des membres d'un groupe anarchiste radical, baptisé "Complot des cercles de feu". Le 31 décembre, Xiros aurait même organisé une fête avec eux dans sa prison. Depuis, dix employés de la prison ont été suspendus. Le lendemain de cette petite sauterie, Christodoulos Xiros s'est rendu dans sa famille, dans le nord du pays. La loi grecque prévoit en effet des permissions pour les détenus condamnés à la perpétuité ayant purgé au moins huit ans de leur peine. Mais lundi, il ne s'est pas présenté au commissariat pour pointer. Le détenu demeure introuvable, ce qui inquiète les autorités grecques, ainsi que le département d’État américain. Il y a peut-être de quoi : dans un communiqué publié sur Internet, le groupe "Complot des cercles de feu" a exprimé sa solidarité avec Christodoulos Xiros, tout en affirmant : "le temps d'attaquer est venu".
L'INFO - Grèce: tirs contre la résidence de l'ambassadeur allemand " url_id="255391">L'INFO - Grèce: tirs contre la résidence de l'ambassadeur allemand
RECIT - Deux militants d'extrême-droite tués " url_id="255393">RÉCIT - Deux militants d'extrême-droite tués