La France "salue la tenue de l'élection présidentielle" mardi au Yémen, qui s'est déroulée de manière "pacifique dans la plus grande partie du pays", mais "condamne les actes d'intimidation" dans le Sud, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères.
Paris "félicite le peuple yéménite pour sa mobilisation et le déroulement de ce scrutin qui, dans la plus grande partie du pays, a été pacifique. Elle n'ignore toutefois pas que des actes graves d'intimidation, qui ont fait des morts, ont été commis dans certains gouvernorats du sud, notamment dans la ville d'Aden, dans le but de compromettre la réussite de cette élection", a déclaré Romain Nadal, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay. "La France condamne vigoureusement ces actes sur lesquels toute la lumière devra être faite", a-t-il ajouté dans sa déclaration.
Dix personnes ont été tuées mardi, notamment à Aden où des attaques contre de nombreux bureaux de vote ont forcé les autorités à interrompre le scrutin. Le Mouvement sudiste avait appelé au boycott de l'élection d'un successeur au président contesté Ali Abdallah Saleh, estimant que ce scrutin "consacrait l'occupation" nordiste. Le chef de la diplomatie française Alain Juppé, de son côté, "espère que le Yémen pourra retrouver une stabilité et une paix civile si fortement menacée". Plus de 12 millions d'électeurs étaient appelés à voter pour le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, seul candidat lors d'une élection symbolique organisée conformément à un accord sur le départ de son prédécesseur Ali Abdallah Saleh, actuellement aux Etats-Unis.