Une ressortissante française a été enlevée mardi matin à Sanaa, la capitale du Yémen, a confirmé dans l'après-midi le ministère des Affaires étrangères.
François Hollande a indiqué qu'il s'agissait d'une jeune femme de 30 ans travaillant pour la Banque mondiale. Selon une source des services de sécurité yéménites, la Française a été interceptée par des hommes armés non identifiés avec son accompagnatrice yéménite alors qu'elles se trouvaient à bord d'un taxi. Les trois personnes ont été enlevées. Le chauffeur, libéré trois heures plus tard, a donné l'alerte et a expliqué que l'interprète aurait également dû retrouver la liberté. Mais la jeune femme a préféré rester avec son amie.
La ressortissante française "aurait du quitter le Yémen il y a une semaine, ses valises étaient prêtes", explique son employeur au micro d'Europe 1. "Mais c'est une femme déterminée, elle ne voulait pas partir avant de quitter son travail." Elle était bien consciente des risques puisqu'elle habitait dans le quartier diplomatique de Sanaa, et a donc assisté à la fermeture de l'ambassade française. Son père, lui, ajoute qu'elle n'était "pas une tête brûlée" et "restait en contact permanent avec les autorités françaises".
Quitter le pays en urgence. "Le centre de crise du Quai d'Orsay est en contact avec sa famille. Tous nos services sont mobilisés pour localiser et obtenir la libération rapide de notre compatriote", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Compte tenu de la dégradation des conditions sécuritaires au Yémen, nous renouvelons avec insistance la recommandation faite il y a déjà deux semaines à tous nos compatriotes de quitter au plus vite le pays", précise le quai d'Orsay.
François Hollande a réclamé la libération de la ressortissante française "dans les meilleurs délais".
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Un pays plongé dans le chaos. Les enlèvements d'étrangers sont fréquents dans ce pays, hautement instable. Divisé entre chiites et sunnites, le Yémen a basculé dans le chaos en début d'année. Les milices chiites houthistes, longtemps confinées dans le nord du pays, ont en effet investi le reste du territoire. Jusqu'à attaquer le palais présidentiel et s'emparer de la capitale yéménite Saana à la fin du mois de janvier.
Outre ce revirement dans le rapport de force interreligieux dans le pays, le chaos actuel qui règne au Yémen bénéficie à la branche la plus puissante d'Al-Qaïda, Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique), qui a revendiqué les attentats contre Charlie Hebdo. A noter que des membres d'Aqpa se sont récemment ralliés au groupe État islamique. Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont donc fermé récemment leurs ambassades et invité leurs ressortissants à quitter le Yémen.
Difficile, dans ce contexte, de savoir quel groupe est responsable de l'enlèvement de la Française.
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