Yémen : face au chaos, les Etats-Unis retirent leurs troupes

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Noémi Marois avec agences , modifié à
INTERNATIONAL - Alors qu'un attentat a frappé le pays vendredi en faisant 142 morts, la situation s'est encore dégradée dimanche. Les États-Unis ont annoncé qu'ils se retiraient du pays. 

Après l'attentat qui a frappé le Yémen vendredi et qui a fait 142 morts, les États-Unis ont annoncé qu'ils retiraient tout leur personnel pour des raisons de sécurité. La situation s'est rapidement dégradée dans ce pays qui vit une grave crise politique. Le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi est remis en cause par les extrémistes sunnites d'Al-Qaïda, par le mouvement extrémiste chiite des Houthis mais aussi par les militaires restés fidèles à l'ancien président Saleh. Alors que la France s'est alarmée samedi de "la catastrophe absolue" au Yémen, le Conseil de Sécurité de l'ONU se réunira en urgence dimanche après-midi pour examiner la situation.

"Détérioration". "En raison de la détérioration de la situation sécuritaire au Yémen, le gouvernement américain a transféré temporairement son personnel restant au Yémen", a indiqué samedi soir le porte-parole du Département d'Etat américain Jeff Rathke. "Nous continuerons également à surveiller activement les menaces terroristes venant du Yémen", a-t-il affirmé.

Attentat et guerre civile. Cette décision survient après un attentat revendiqué par l'organisation Etat islamique contre des mosquées de la capitale Sanaa vendredi qui a fait 142 morts et 351 blessés. Mais des combats ont aussi éclaté le même jour entre Al-Qaïda et les forces de sécurité à Lahej dans le sud du pays. La base aérienne d'Al-Anad située dans cette même région abritait des militaires américains et yéménites chargés de collecter des renseignements pour les attaques par drone d'Al-Qaida. 

Au bord de la partition. L'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi est remise en cause par les chiites Houthis dont le bastion est situé au nord du pays et qui sont soutenus par l'Iran. Mais le chef d'Etat a aussi contre lui Al-Qaïda ainsi qu'une partie des forces armées qui sont restés fidèles à l'ancien président Ali Saleh, contraint de quitter le pouvoir en 2011. Dans le premier discours télévisé depuis sa fuite, Abd Rabbo Mansour Hadi a déclaré que "l'extrémisme chiite, représenté par les Houthis, et l'extrémisme sunnite, représenté par Al-Qaïda, sont les deux faces d'une même pièce qui ne souhaitent ni le bien ni la stabilité du Yémen",

Le président Hadi, menacé à Aden. Dimanche, le conflit s'est étendu. Ce sont quelque 300 Houthis en tenue de combat ainsi que des militaires restés fidèles à Ali Saleh qui ont pris le contrôle de la ville de Taëz, située sur la route d'Aden, refuge du président Hadi depuis un mois. Des milliers de personnes sont sorties dans les rues pour protester contre la présence de ces miliciens. Ces derniers ont tiré à balles réelles tuant un manifestant et en blessant cinq autres, selon des militants.

Face à la progression des Houthis vers Aden, les forces loyales au président Hadi s'employaient dimanche à renforcer les défenses autour d'Aden. Ces forces établissaient notamment une ceinture de sécurité à la périphérie où des soldats, "soutenus par une quarantaine de chars de combat, ont été déployés dans le nord et l'ouest" de la ville, a déclaré une source militaire. Les batteries de défense anti-aérienne de l'armée yéménite ont aussi ouvert le feu sur un avion qui survolait le complexe où s'est réfugié le président Hadi. L'appareil a été contraint de rebrousser chemin.

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