"Depuis deux jours, c'est un cauchemar que je vis". Ce sont les mots d'un père éploré, inquiet. Jean-Noël Prime, le père de la Française enlevée mardi au Yémen, demande aux ravisseurs de sa fille de "à faire preuve d'humanité", dans un communiqué transmis jeudi. Il les prie de libérer Isabelle et la traductrice yéménite qui est restée à ses côtés.
"Nous abordons cette épreuve avec confiance et nous nous tenons aux côtés des autorités françaises avec lesquelles nous sommes en contact permanent et dont nous savons la détermination pour permettre à notre fille de recouvrer sa liberté", ajoute-t-il.
Le chaos au Yémen complique les négociations. Des chefs tribaux et des miliciens chiites houthis, qui ont pris le contrôle de la capitale, ont été sollicités pour obtenir la libération des deux femmes mais l'absence d'autorités légitimes dans la capitale et le départ des diplomates occidentaux compliquent les recherches.
Elle s'apprêtait à quitter le Yémen. Isabelle Prime a été enlevée alors qu'elle se trouvait à bord d'un taxi à Sanaa, la capitale du Yémen. Elle était consultante pour une entreprise en lien avec la Banque mondiale et devait partir du pays dans les jours à venir. La France avait en effet appelé tous ses ressortissants à quitter le Yémen, mais "Isabelle aimait le Yémen et souhaitait poursuivre son engagement même dans des conditions difficiles", ajoute son père dans le communiqué. La jeune femme de 30 ans, qui n'était "pas une tête brûlée" selon Jean-Noël Prime, tenait à terminer son travail avant de laisser sa vie à Sanaa derrière elle.
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