C’est la pire menace d’attentat depuis le 11-Septembre. C’est ce qu’affirment les Etats-Unis, sur le qui-vive, après avoir intercepté des messages échangés entre deux chefs d’Al-Qaïda. Mais pour le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, Éric Denécé, "il y a énormément de choses troubles autour de cette histoire".
Le spécialiste souligne que les deux chefs d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri et Nasser al-Wuhayshi, ne communiquent plus depuis des années "par les ondes hertziennes". Or, Washington affirme avoir intercepté plusieurs messages échangés entre les deux hommes. Des messages contenant des menaces d’attentat au Yémen, qui ont poussé les Etats-Unis à appeler leurs ressortissants à quitter le pays.
"Comme par hasard, ils se remettent à utiliser des téléphones satellitaires pour communiquer", souligne Eric Denécé. "Et comme par hasard, la NSA parvient à les intercepter", ajoute-t-il. Le spécialiste pose la question "d’une manœuvre de la part des Américains, actuellement sur le grill avec le scandale de la surveillance d’Internet [l’affaire Snwoden, NDLR]. On se demande si le fait de faire monter une menace terroriste n’est pas une manière de justifier ce système d’écoutes" ajoute Éric Denécé.
Le spécialiste du renseignement s’étonne de la mesure annoncée par Washington de fermer ambassades et consulats dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique. "S’ils font ça, ça veut dire qu’a priori la menace est absolument énorme", estime Éric Denécé, soulignant "que nous n’avons jamais vu ça depuis le 11-Septembre 2001".