Il maintient la pression sur Abdoulaye Wade. Youssou NDour, star internationale de la chanson, dont la candidature à l’élection présidentielle sénégalaise a été invalidée, ne veut rien lâcher. Il entend bien obtenir le départ du président sortant, Abdoulaye Wade, 85 ans. Alors que la campagne de cet homme au pouvoir depuis 2000 bat son plein avant le scrutin du 26 février, le mouvement de jeunes citoyens "Y’en a marre" a prévu de manifester une nouvelle fois à Dakar samedi après-midi. Youssou NDour, lui, continue à "travailler pour le départ de Wade", a-t-il confié à Europe 1, dans l'émission Carnets du monde. "Nous avons un seul mot d'ordre : que ces élections se passent sans Wade", a martelé le chanteur.
"La sérénité va revenir", assure Youssou NDour dans Carnets du monde, à 15h samedi sur Europe 1 :
"Je vois mon peuple souffrir, la population du Sénégal souffrir, je vois la situation se dégrader", déplore le chanteur. Les mots sont durs pour le président sortant : "je considère cette période comme une période de coup d’Etat, de transition", lance Youssou NDour, affirmant que "la sérénité va revenir".
Des "magouilles" contre lui
D'après le chanteur, Abdoulaye Wade a dû écourter l'un de ses meetings "parce que les manifestations ont été énormes contre sa candidature". Et Youssou NDour d'accuser le président sortant de "payer des gens pour les transporter de régions en régions". "Si le peuple garde la pression autour de la candidate de Wade, je pense qu'il va céder", assure-t-il.
"Le conseil constitutionnel, qui a été nommé par Wade, qui est choyé par Wade, a pris la mauvaise décision de valider sa candidature", fustige-t-il, accusant le pouvoir en place de "magouilles" pour éliminer sa propre candidature. "On dit même qu’il y a des gens qui étaient sur ma liste qui sont même plus dans le fichier électoral", lance-t-il.
"Une période de coup d’Etat"
Déterminé, il juge qu’il était "nécessaire" de "descendre dans l’arène". "C’est quelque chose que j’aurais même dû faire un peu plus tôt", estime-t-il, mettant en avant le fait qu’il a "les mains propres". "Et je pense que je représente une nouveauté sur la scène politique africaine, et particulièrement sénégalaise". "On m'appelle le candidat du peuple" dit-il, assurant : "ce qui compte, c'est que la majorité des Sénégalais sont derrière moi, ça c'est sûr".
Abdoulaye Wade, lui, fait campagne, persuadé qu’il l’emportera dès le premier tour le 26 février prochain. "Je suis très satisfait de constater que je suis encore très, très, très populaire", s’est-il félicité lors d’une visite à Dakar, avant d’ajouter : "la retraite, ce n’est pas pour demain".